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CHRONIQUES
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22 décembre 2024
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Était-ce un signe précurseur ? Il y a quelques semaines, Émilie Cozette, alors Première Danseuse, avait été déléguée par l'Opéra pour assurer en Australie la promotion de la tournée que la compagnie effectuera pour la première fois de son histoire dans ce lointain pays. Samedi 5 mai, à l'issue de la représentation de Cendrillon de Noureev, la nomination a été annoncée par Brigitte Lefèvre, sur sa proposition et par délégation de Gerard Mortier, selon la terminologie d'usage.
Née en 1981, entrée à l'École de danse en 1993 et engagée en 1998 dans le Corps de Ballet, Première Danseuse en 2004, la nouvelle Étoile est donc une représentante typique de la grande école française telle que l'Académie nationale de Musique et de Danse la conserve si brillamment. Grande, belle, plutôt modeste et réservée, très professionnelle, Émilie remportait aussi en 1998 un beau succès personnel avec le Premier Prix junior du Concours International de Danse de Paris.
Toujours présente et partante pour les diverses propositions qui lui étaient faites, elle assumait dans les neuf années suivantes de multiples rôles, d'importance croissante au sein du Ballet de l'Opéra, aussi bien dans le répertoire classique que néoclassique ou contemporain. Balanchine, Petipa revu par Noureev, Lifar, mais aussi Forsythe et Edward Lock ou Robbins la montraient au fil des années en progression constante, affirmant sa technique et développant des qualités expressives de plus en plus marquées, surtout depuis un an ou deux, Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, lui proposant justement les options qui lui permettaient de développer au mieux son incontestable potentiel.
Avec un physique idéal pour incarner aussi bien les héroïnes immatérielles du rêve romantique que les jeunes femmes modernes, Émilie Cozette a une danse techniquement très sûre, large, stylistiquement parfaite. Ses nouvelles responsabilités qui vont la conduire à pratiquer en permanence les grands rôles du répertoire très vaste et varié qui est aujourd'hui celui de l'Opéra lui permettront d'affirmer plus nettement encore une personnalité en plein épanouissement.
26 ans est un bel âge pour devenir Étoile. On peut faire confiance à cette artiste si fondamentalement investie dans son art pour relever avec panache le défi que représente un titre aussi glorieux.
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