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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre National de France dirigé par le chef invité Djansug Kakhidzé.
Un chef presque Ă©conduit
D.R.
Il y a des soirs où l'Orchestre National de France prend d'autorité la parole, se mobilise comme un seul homme et décide de donner la mesure de ce qu'est l'esprit d'une vraie communauté musicale. C'était d'emblée palpable jeudi dernier : le chef invité Djansug Kakhidzé a manqué d'en faire les frais.
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La soirée s'est ouverte avec une véritable exposition de couleurs sonores dans la seconde suite de Peer Gynt. Les cordes distillent tant de beautés que l'on est déjà dans la légende d'Ibsen . Il y a aussi tant de grâce et d'abandon dans la chanson de Solveig, tant de lascivité dans la danse arabe, malgré le chef Djansug Kakhidzé qui s'obstine à vouloir ralentir les tempi. En pure perte : l'orchestre trouve naturellement ses justes points d'appui et chante d'une seule voix.
Mais, soudain, changement à vue, avec l'étrange Concerto pour flûte du Danois Carl Nielsen. On assiste là , avec un ennui croissant, à un jeu de rôles entre le soliste et un trombone basse contrariant dont les bouffonneries perturbent visiblement son partenaire qui s'essouffle un peu au sein d'un beau chahut dissonant (tandis que l'orchestre s'égare dans des tonalités incertaines), et cherche un peu d'air en appelant au secours la clarinette, laquelle l'escorte un court instant, avant d'être définitivement phagocytée par l'arrogance des timbales et (encore lui) du trombone basse.
On reste interdit ! On ne retient de cette bizarre entreprise que la courageuse performance de Philippe Pierlot, qui mérite plus que jamais son statut de premier flûtiste de l'Orchestre National de France. Heureusement, Shéhérazade s'annonce. L'orchestre retrouve alors son guide (à moins que ce ne soit le contraire !) : le chef géorgien est à l'écoute, suggère d'abord, et enfin exige et gagne (ouf !).
La musique rutile, poétique et enivrante. L'orchestration superbe de Rimsky-Korsajov restitue les prodiges des mille et une nuits d'un orient fabuleux. On se prend pour Shéhérazade, l'ensorcelante princesse lointaine (merveilleusement incarnée par le violon d'Elisabeth Glab), on navigue avec Sindbad au gré de ses fortunes de mer, on a la tête aventureuse et l'imagination au pouvoir. En sortant du Théâtre des Champs-Élysées, j'ai trouvé l'air de Paris soudain très doux
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 10/05/2001 Françoise MALETTRA |
| Concert de l'Orchestre National de France dirigé par le chef invité Djansug Kakhidzé. | Edward Grieg
Suite d'orchestre n°2 Op.55 de Peer Gynt
Carl Nielsen
Concerto pour flûte et orchestre
Rimsky-Korsakov
Suite symphonique Shéhérazade
Orchestre National de France
Direction : Djansug Kakhidzé
Avec Philippe Pierlot, flûte, et Elisabeth Glab, violon
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