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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Roméo et Juliette de Charles Gounod à l'Opéra de Lyon.
Gounod redevenu imberbe
Imagine-t-on Roméo et Juliette autrement que jeunes et beaux ? Le couple formé par Rolando Villazon et Virginie Pochon répond à cette attente pour la nouvelle production de l'opéra éponyme de Charles Gounod montée à Lyon. L'orchestre dirigé par Christian Badéa les soutient avec toute la fougue et la fraîcheur nécessaires.
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On avait déjà remarqué le ténor mexicain Rolando Villazon à Paris dans une reprise de La Traviata. À lyon, il est un jeune premier très " Latin Lover ", qui s'attire vite la sympathie du public. Sa voix, au timbre chaud et généreux, est rayonnante ; il ne la ménage guère, au détriment, parfois, d'une ligne vocale qui, plus soignée, serait plus séduisante, et d'un aigu qui pourrait s'épanouir davantage.
La jeune soprano Virginie Pochon, ex-membre de la troupe locale, trouve en Juliette son premier grand rôle. Elle en possède la grâce, la fraîcheur, mais aussi une certaine timidité qui convient qui convient à celle qui, à peine sortie de l'enfance, découvre l'amour.
La force de l'opéra de Charles Gounod, c'est d'être centré autour des deux amants ; les autres personnages ne sont que des comparses, qui n'existent qu'en fonction des héros. Ce qui n'empêche pas Philippe Georges d'imposer un Mercutio flamboyant, et Karine Deshayes de porter crânement le travesti du page Stefano.
Les décors de Christian Fenouillat veulent sans doute utiliser les toiles peintes comme référence à l'art bourgeois du XIXe siècle qu'était l'opéra ; mais ils semblent très pauvres (le bal chez les Capulet ressemble à un cocktail préparé par un traiteur de province) et chargés de symboles inutiles- ainsi, le jardin de Juliette n'est pas éclairé par la lune mais par Saturne, peut-être par allusion au dieu de la mythologie, qui dévore ses enfants.
Dans sa mise en scène, Claudia Stavisky, comédienne et ancienne élève d'Antoine Vitez, aujourd'hui co-directrice du Théâtre des Célestins, met également l'accent sur la jeunesse. Suggérant à l'entourage un jeu plutôt stylisé, et aux deux amoureux une vision plus réaliste, qui contribue à les isoler, elle voit dans leurs amours contrariées une fatalité qui ne peut déboucher que sur la mort.
D'une partition parfaitement équilibrée, Christian Badea donne une lecture fougueuse, colorée, dynamique. Maîtrisant la forme sans effort, il sait émouvoir avec naturel. Gounod se porte bien d'être ainsi rajeuni.
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Opéra national, Lyon Le 20/05/2001 Michel PAROUTY |
| Roméo et Juliette de Charles Gounod à l'Opéra de Lyon. | Romeo et Juliette de Charles Gounod
Orchestre de l'Opéra de Lyon
Direction musicale : Christian Badea.
Mise en scène : Claudia Stavisky.
Avec Virginie Pochon (Juliette), Rolando Villazon (Roméo), Hélène Jossoud (Gertrude), Fabrice Dalis (Tybalt), Philippe Georges (Mercutio), Jean-Marc Ivaldi (Capulet), Karine Deshayes (Stefano), Fernand Bernadi (Frère Laurent). | |
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