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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital Angelika Kirchschlager au Théâtre des Champs Elysées
Angelika Kirchschlager, le chant au naturel
Sur scène, on ne l'entend jamais respirer. Le public lui retient son souffle, éberlué d'entendre une chanteuse qui puise directement son oxygène dans les partitions et nulle part ailleurs. Un phénomène rare dont on ne saurait manquer une bribe
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 22/02/2000
Michel PAROUTY
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Moins de dix ans de carrière, et déjà , dans le coeur des mélomanes, d'heureux souvenirs! Angelika Kirchschlager c'est d'abord une voix de mezzo-soprano claire, longue, corsée, chaleureuse, émise et conduite sans effort apparent. C'est aussi un chant à la fois pur et stylé, naturel et charmant, éloquent et dépourvu d'afféterie et de mignardises. On s'en était rendu compte, à la scène, dans Mozart: son Sesto de la Clémence de Titus révélait un charme et une fougue irrésistibles, sans jamais perturber une ligne musicale impeccable.
Dans Mahler et dans Richard Strauss, la diseuse et la conteuse s'en donnent à coeur joie, avec esprit et humour. Le romantisme finissant, voire décadent, des Quatre Lieder opus 2 d'Alban Berg et évoqué par des teintes plus sombres, et un ton qui passe en quelques mesures de l'inquiétude à la véhémence. Quant aux Sept chansons tziganes de Dvorak, elles sont prétexte à des miniatures brossées avec un sens exact de la mesure et de l'effet. Quelques airs isolés les précédent, empruntés au récent récital "When night falls" paru chez Sony; Mozart, Schubert, Brahms, Copland et une berceuse américaine voisinent en harmonie dans cette brève promotion d'un disque exceptionnel. Helmut Deutsch, au piano, et le complice idéal, maître des couleurs vives et des nuances les plus douces, à l'image de celle qu'il accompagne.
Angelika Kirchschlager, que nous retrouverons bientôt à Bastille dans Nicklausse des Conte d'Hoffmann, a désormais prouvé son talent dans le domaine de l'opéra et dans celui, ô combien plus difficile, de la mélodie. On peut être sûr qu'une très grande carrière s'ouvre devant elle.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 22/02/2000 Michel PAROUTY |
| Récital Angelika Kirchschlager au Théâtre des Champs Elysées | Helmut Deutsch (piano).
ÂŚuvres de Mahler, Berg, Schubert, Dvorak, Brahms, Copland
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