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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Nouvelle production de Il Tito de Cesti à l'Opéra du Rhin.
Un Titus baroque et espiègle
Un élément du décor de la mise en scène d'Alain Germain.
L'opéra du Rhin vient de présenter une nouvelle production d'un ouvrage rare de Pietro Antonio Cesti. Dans la lignée de Monteverdi, Il Tito valait l'exhumation à condition d'être confiée à des mains habiles. Les Arts Florissants comme la mise en scène d'Alain Germain n'ont pas manqué ce défi.
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Il Tito date de 1666 et dut attendre 1983 et Innsbruck pour être ressuscité. Il faut dire que sa succession de récitatifs et d'arias (même agrémentés d'une reconstitution conséquente de William Christie) ne plaidait pas a priori en faveur d'une popularité à long terme.
À Strasbourg, les Arts Florissants et leur chef attitré en ont fait un chef-d'oeuvre d'espièglerie baroque. Sans la scène toutefois, ils n'auraient sans doute pas réussi à revivifier ce pavé opératique de plus de trois heures qui compte uniquement deux trios, un duo et un seul tutti vocal à la toute fin.
L'argument d'une complexité décourageante met en scène une beauté sulfureuse (Bérénice, incarnée par Jaël Azzaretti impressionnante de présence) objet de tous les désirs et une foule de prétendants sur fond de destruction du temple de Jérusalem. Le futur empereur Titus y fait déjà étalage de sa clémence que d'aucuns qualifieraient de purement lyrique
aux yeux de l'histoire.
Sur fond d'intrigues, de viols et de complots, la mise en scène d'Alain Germain déploie tous les éléments de variété possibles, fait appel au grand appareil baroque comme un pastiche de " making-off " (les scènes sont matérialisées par des Claps comme au cinéma) pour rendre finalement l'oeuvre tout à fait digeste. Le metteur en scène ne dédaigne ni l'humour ni une sensualité de très bon aloi tout particulièrement lors d'une séance de séduction sur fond d'amant- violeur déguisé.
L'ensemble est d'un goût parfait, remarquablement relayé par une distribution homogène, mais dieu que cet opéra serait soporifique au disque ou dans une mise en scène plus classique comme celle que vient de proposer Willy Decker pour une Clémence plus tardive à l'Opéra de Paris.
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Opéra du Rhin, Strasbourg Le 04/06/2001 Pierre BREINER |
| Nouvelle production de Il Tito de Cesti à l'Opéra du Rhin. | Les Arts Florissants
Direction : William Christie
Mise en scène : Alain Germain
avec Marco Lazzara (Titus), Jaël Azzaretti (Bérénice), Joseph Cornwell (Polemone), Arthur Stefanowicz (Domitiano), Istvan kovacs (Appolinio), Cyril Auvity Agrippa) et Bertrand Chuberre (Elio). | |
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