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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital du baryton Olaf Bär à la Maison de Radio-France.
Le Beckmesser du Lied
Olfa Bär connaît tout ce que l'opéra allemand possède de rôles pour sa voix et on lui doit un Beckmesser (des Maîtres Chanteurs) d'exception qui refuse de traiter son personnage comme un sot mais seulement comme quelqu'un qui cherche toujours le meilleur moyen de s'exprimer. Exactement ce qu'est le lied pour ce baryton d'exception.
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Salle Olivier Messiaen - Maison de la Radio, Paris
Le 10/06/2001
Yutha TEP
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L'interprétation du Lied est, on l'admettra sans hésiter, l'un des exercices les plus périlleux qui soient. L'équilibre entre chant à proprement parler et art de la narration met à l'épreuve bien des artistes réputés, et la meilleure technique vocale du monde ne suffirait pas à sauver un récital.
Schumann appartient à ses compositeurs pour lesquels cette subtile balance est indispensable. Articulé autour des Liederkreis opus 39 et faisant la part belle aux Lieder de l'année 1840 (année où l'amour de Schumann pour Clara est en passe de connaître un dénouement heureux), le programme choisi par Olaf Bär met encore en valeur cette nécessité d'équilibre, dans un va-et-vient permanent entre joie sereine et allégresse exaltée, entre espoir lumineux et attente angoissée.
Grand spécialiste de l'opéra allemand et récitaliste recherché, le baryton Olaf Bär connaît évidemment son Schumann, et son art du Lied n'est pas sans rappeler certaine légende. Une diction évidemment parfaite, un timbre clair et une maîtrise rythmique sans faille sont autant d'armes appréciables, mais elles seraient bien vaines si le chanteur allemand ne possédait un art accompli de la couleur, avec une utilisation admirable des consonnes qui donne tout son sens à l'articulation et à la prosodie.
Les Liederkreis déclinent le syntagme de la tranquillité inquiète, et la capacité de varier des atmosphères parfois très proches n'appartient qu'aux plus grands : Olaf Bär y parvient assurément, alternant narration sophistiquée et moments de simple abandon (n'oublions pas que Robert et Clara Schumann louaient Jenny Lind chantant ces Lieder pour sa capacité à atteindre la plus grande simplicité), campant par ailleurs efficacement chaque situation dans la sélection qu'il opère dans les Lieder opus 45 et 49.
Il est merveilleusement aidé, dans cette quête par le pianiste Malcolm Martineau, complice attentif, capable des sonorités les plus ineffables comme des envolées les plus sombres.
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Salle Olivier Messiaen - Maison de la Radio, Paris Le 10/06/2001 Yutha TEP |
| Récital du baryton Olaf Bär à la Maison de Radio-France. | Robert Schumann : Drei Gedichte opus 30 – Liederkreis opus 39 – Lieder extraits des opus 45, 49, 53 & 57 - Fünf Lieder aus dem Dänischen und Neugrischen opus 40.
avec Malcolm Martineau, piano.
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