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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Recréation européenne de la tragédie lyrique Persée de Jean-Baptiste Lully.
Christophe Rousset
réussit une percée lullyste
C'est une fois encore à une redécouverte que le festival de Beaune conviait ses fidèles ce 13 juillet. Car le Persée de Lully, créé au Palais Royal le 18 avril 1682, entré ensuite au répertoire de l'Académie Royale de Musique, avait, semble-t-il, disparu des scènes françaises depuis la Révolution.
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Ces dernières décennies, seuls les Canadiens ont eu la chance d'entendre ce Persée (à Toronto, en décembre dernier). De l'histoire du fils de Jupiter qui délivre Andromède et tue la gorgone Méduse, Philippe Quinault a tiré l'un de ces livrets dont il a le secret, économe dans la dramaturgie, qui fait s'entrecroiser plusieurs intrigues amoureuses (Mérope, soeur de la mère d'Andromède, Cassiope, est éprise elle aussi de Persée, et Phinée, oncle d'Andromède, a ostensiblement des vues sur sa nièce), et riche en vers policés et élégants, dont la seule lecture est déjà un plaisir .
Y aurait-il deux Christophe Rousset, celui qui, dans Haendel ou Mozart, n'est pas toujours convaincant ; et celui qui trouve son terrain d'élection dans la musique française ? Assurément, sa vision de Lully est vivante et distinguée, sans pompe ni emphase. Des divertissements chorégraphiques, le chef sait souligner le lien organique qui les intègre vraiment à la partition et n'en fait pas des épisodes rajoutés sans nécessité et simplement décoratifs.
S'il souligne raisonnablement l'intensité des récitatifs, Rousset aborde les airs avec une volonté expressive identique. Sans doute pourrait-il aller encore plus loin dans l'imagination et la fantaisie, dans la diversité des couleurs et des contrastes. Il est, néanmoins, sur la bonne voie.
Homogène, équilibrée, la distribution qu'il a réunie a pour premier atout de laisser entendre les mots, et de trouver le ton pour déclamer sans artifice et sans surjouer ; de plus, tout le monde a fait sienne la perspective du concert, dont l'éclairage est moins cru que celle de la scène.
Si l'on perçoit, chez Monique Simon et Bruno Rostand, des ressources qui pourraient être mieux exploitées, Laurent Slaars, Béatrice Mayo, Robert Getchell Vincent Billier sont convaincants autant pas leurs qualités vocales intrinsèques que par leur style et leur engagement.
Le duo Persée/Andromède, Paul Agnew et Anna Maria Panzarella, partage la même vibration, la même fraîcheur de timbre. Salomé Haller ajoute à un timbre soyeux et opulent une sensibilité à fleur de peau qui la rend troublante ; il est vrai que les airs de Mérope comptent parmi les plus beaux de la partition.
Le succès public a été immédiat. On murmure que Naïve pourrait peut-être enregistrer ce Persée
Bonne idée !
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Festival de, Beaune Le 10/07/2001 Michel PAROUTY |
| Recréation européenne de la tragédie lyrique Persée de Jean-Baptiste Lully. | Les Talens lyriques
Direction musicale : Christophe Rousset.
Avec Paul Agnew (Persée), Anna Maria Panzarella (Andromède), Vincent Billier (Céphée/Cyclope), Monique Simon (Cassiope/Ismene), Salomé Haller (Mérope/Fortune), Jérôme Corréas (Phinée), Béatrice Mayo (La Vertu/Vénus), Robert Getchell (Mercure), Laurent Slaars (Phronime/Méduse), Cyril Auvity (Euryale), Bruno Rostand (Sténone). | |
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