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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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En cette année du nouveau millénaire, Bach fait évidemment l'événement, mais gageons qu'un compositeur aussi essentiel sera tout aussi joué et célébré en l'an 2001. Un Bach mouvant, aux couleurs vives, dans le sillage des grands initiateurs de la vague baroque : Harnoncourt comme Leonhardt. Pourtant, dans cet espace expressif réinventé par les adeptes de la philologie musicale, bien des nuances et des différences peuvent coexister. Ainsi du duo de clavecins Brigitte Haudebourg-Rinaldo Alessandrini qui incarne la mouvance latine, face aux affects de l'école germanique et nordique.
C'est dans un joli choix de Concertos à deux claviers associant, avant tout, le génie fondateur de Jean-Sébastien aux intuitions préromantiques de Wilhelm Friedemann - le plus doué sans doute, mais aussi le plus énigmatique de ses fils - que notre tandem proposait sa vision des choses. Une approche fondée sur une complicité exemplaire entre l'italianité fondamentale, mais suprêmement contrôlée d'Alessandrini et le style parfaitement idiomatique de Brigitte Haudebourg qui jetait, en même temps, comme un pont vers Couperin et Rameau. Tel quel, ce Bach de rencontres offrait une " alternative " très séduisante à la mouvance nord-européenne évoquée plus haut. Avec un
sommet dans l'accomplissement : Le Concerto en Do majeur BWV 1061 concluant sur une fugue véloce et contrastée, mais récusant tout défi virtuose ou technique.
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| Le 25/01/2000 Roger TELLART |
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