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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Fall and Resurrection
John Tavener : Fall and Resurrection
Fraîchement fait chevalier, John Tavener est devenu une sorte de compositeur officiel en Grande Bretagne. Alors que voici deux ans, il nous escortait dans la procession funèbre de Diana, la Princesse du Peuple. Il nous conduit maintenant dans le nouveau millénaire.
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Saint-Paul Cathedral, London
Le 02/02/2000
Barry MILLINGTON
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John Tavener fournit la bande sonore des moments épiques de la nation anglaise, et il lui échut l'honneur d'une commande majeure marquant le début du nouveau millénaire, avec la création mondiale de Fall and Resurrection à la Cathédrale Saint-Paul.
L'oeuvre de Tavener débute au commencement des temps (des notes très basses, à peine audibles), cédant la place à une représentation du chaos, dépeint par des textures aléatoires d'une immense complexité et un jeu de lumières kaléidoscopique. Le Paradis fut évoqué par le son voilé et exotique du kaval (flûte d'Europe orientale), et la voix d'Adam. La partition poussa la basse Stephen Richardson dans ses retranchements aussi bien dans l'aigu que dans le grave, mais il s'acquitta admirablement de cette tâche. Patricia Rozario, la soprano préférée de Tavener, incarna Eve. Les lignes de sa partie rappelait quelque rituel primordial plutôt qu'une mélodie conventionnelle. De temps en temps, le choeur (les BBC Singers épaulés du Choeur de la Cathédrale Saint-Paul) explosaient en ululements à la manière d'un Tippett (" tels des pensionnaires d'un asile psychiatrique ", mentionne à un moment leur partition), incarnant la " Catastrophe cosmique " de la chûte ou la sauvagerie de la Crucifixion. Mais il y eut aussi de longs solos mélismatiques pour contre-ténor (chantés avec expressivité par Michael Chance) et des passages éparpillés de consonances contemplatives pour choeur et orchestre (le City of London Sinfonia sous la baguette compétente de Richard Hickox).
Fall and Resurrection est un acte de foi ritualiste et en conséquence, difficile à relater à partir d'une position agnostique. Comme Tavener lui-même le dit : " Avec une icône, tout ce qu'on peut faire, c'est s'agenouiller devant elle et l'embrasser, ou alors passer son chemin. Et c'est ce que je dirai de ma musique. " Néanmoins, on est en droit d'attirer l'attention sur la minceur de l'invention en termes purement musicaux : la répétition provoquant la transe (il y a probablement seulement 20 minutes de "vraie" musique dans cette partition de 65 minutes) et l'absence presque totale de réelle substance, du moins selon les canons de la culture occidentale. Toutefois, quelque soit le critère adopté, les minutes finales impressionnent irrésistiblement. Un climax plein de tonnerre se répandit dans le grand dôme de Saint-Paul, les cierges furent allumés dans les côtés et Rozario, maintenant une Marie-Madeleine extatique, fit flotter une ligne de chant éthérée. Fin et climax, la Danse Cosmique de la Résurrection culmina au son des cloches de la cathédrale.
Expérience religieuse ou pur théâtre ? Du moins cela m'a-t-il réveillé de ma catatonie.
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Saint-Paul Cathedral, London Le 02/02/2000 Barry MILLINGTON |
| Fall and Resurrection | Richard Hickox (direction musicale)
Orchestre du City of London Sinfonia
BBC Singers et le Choeur de la Cathédrale Saint-Paul
Patricia Rozario (soprano), Michael Chance (alto), Stephen Richardson (Basse) | |
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