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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert du cinquantième anniversaire de la disparition de Willem Mengelberg par l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam sous la direction de Riccardo Chailly au festival de Lucerne 2001.
Lucerne 2001 (1) :
L'anniversaire du Hollandais envolé
Quel festival est aujourd'hui capable de réunir sur un mois des orchestres de l'envergure des Philharmoniques de Berlin, Vienne, Saint-Pétersbourg et Oslo, la Philharmonie Tchèque, les Symphoniques de Chicago, Boston ou encore le Concertgebouw d'Amsterdam ? Un seul, le festival de Lucerne en Suisse où cette année, on fête Mengelberg.
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Konzertsaal, Kultur- und Kongresszentrum, Luzern
Le 05/09/2001
Yannick MILLON
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Pour saluer la disparition, il y a tout juste cinquante ans, de Willem Mengelberg, l'Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam et son chef Riccardo Chailly ont décidé cette année de rendre un hommage appuyé à son chef historique, dans cette même ville de Lucerne où Mengelberg est enterré et dans ce festival auquel il a activement participé.
Au programme, une œuvre dont le chef néerlandais était l'un des plus ardents défenseurs, la Deuxième Symphonie de Mahler. Dès les premières mesures et le trémolo des cordes, la tension est phénoménale, la concentration extrême. Chailly utilise plus que jamais le silence comme élément dramatique, avec l'appui de cordes à l'assise grave impressionnante et n'hésitant pas à racler dans les tréfonds de leur registre.
La marche funèbre est austère, imperturbable, ponctuée d'éclats de cuivres lugubres. L'homogénéité des cordes est presque irréelle, mais pas moins que le velouté des bois ou la puissance stupéfiante des cuivres.
Souvent le mouvement le moins soigné, l'Andante est ici l'objet d'une attention toute particulière, un moment tendre dans lequel la complicité entre le chef et l'orchestre semblait parfaite. Lui succède un Scherzo alerte et fuyant dans une mesure ternaire au rebond idéal.
Le quatrième mouvement, d'une mise en place si délicate, marque un léger recul, les cuivres semblant constamment sur la corde raide quant à la justesse. L'Urlicht, chanté avec beaucoup de pudeur par Petra Lang, paraît nerveux de par un tempo trop pressant et une cohésion perfectible.
En revanche, le Finale n'appelle aucune réserve, géré de manière magistrale par un Chailly garant de la continuité dramatique, surtout dans les dédales d'un mouvement conclusif de presque trente-cinq minutes. À souligner particulièrement les deux crescendi de percussions, assourdissants et d'une tension à couper le souffle.
Mélanie Diener, fine musicienne mais dont les sons droits n'ont pas vraiment leur place dans ce répertoire, dépareille quelque peu le duo opératique des voix féminines. Mais les Chœurs de la Radio néerlandaise, aux basses incroyables, à l'impact physique troublant, emportent tout avec leur souffle dans un Auferstehn cosmique, avec un orchestre chauffé à blanc.
On ne pouvait sans doute rêver mieux pour saluer le cinquantenaire de l'envol du grand chef hollandais.
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Konzertsaal, Kultur- und Kongresszentrum, Luzern Le 05/09/2001 Yannick MILLON |
| Concert du cinquantième anniversaire de la disparition de Willem Mengelberg par l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam sous la direction de Riccardo Chailly au festival de Lucerne 2001. | Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 2 en ut mineur « Résurrection »
Melanie Diener, soprano
Petra Lang, alto
Chœurs de la Radio Néerlandaise
Orchestre Royal du Concertgebouw d'Amsterdam
direction : Riccardo Chailly | |
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