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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

II° Concours Internationalde Quatuors à Cordes de Bordeaux (continuateur du Concours d'Evian) du 11 au 16 septembre 2001.

Parcours sans Psophos notes
© Concours Internationalde Quatuors à Cordes de Bordeaux

En grec, Psophos signifie " matière sonore ". C'est aussi le titre que s'est choisi le quatuor à cordes vainqueur du IIe Concours International de Bordeaux. Les quatre jeunes Françaises (Cécile Grassi, Florence Auclin, Ayako Tanaka et Bleuenn Le Maître) n'ont pas usurpé les cinq prix qu'elles y ont récoltés.
 

Grand-Théâtre, Bordeaux
Le 16/09/2001
Jacques DUFFOURG
 



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  • Dans une ville de Bordeaux très investie, (la manifestation était relayée par France-Musiques, Muzzik, deux conférences et une animation de trois semaines à la Bibliothèque Mériadeck), on a, avant tout, apprécié la présence importante du public au Grand Théâtre – fidèle, croissante, et chaleureuse - ce qui est toujours engageant pour une forme encore peu populaire, le quatuor.

    Avant le concours, trois " grands " concerts ont charpenté les festivités. Oublions un Quatuor Sine Nomine méconnaissable (pourtant lauréat à Evian en 1985), se débarrassant sans ambages du joyau de Debussy. Une lecture superficielle, statique, métronomique, qui plus est avec un son monochrome.

    Les témoins de cette contre-performance étaient d'autant plus épars que beaucoup avaient fui à l'entracte ; après un Beethoven (opus 18/2) à la hussarde, et surtout un interminable et soporifique XIV° quatuor de Fesca (1789-1826) que la Bibliothèque de Bordeaux eût été bien inspirée de laisser dormir dans sa poussière


    À l'inverse, le concert d'ouverture a été un moment d'exception. Au Quatuor Borodine le premier vantail : le Huitième de Chostakovitch (dédié pour la circonstance aux victimes américaines de l'avant-veille), d'une âpreté métaphysique presque insupportable ; tissant d'un Largo à l'autre une sorte de mort sans transfiguration.


    À leur suite, Marianna Sirbu, Bruno Giuranna, Alain Meunier et Christian Ivaldi ont magnifié le premier Quatuor avec piano de Brahms. Pour éviter le dithyrambe, on se contentera de préciser qu'aucun canon discographique, fût-ce l'enregistrement du quatuor Busch, ne peut tenir la comparaison face à de telles individualités fondues dans un flot sanguin, impétueux, roboratif et savamment instable à la fois ; bref plus Mitteleuropa que nature.

    Sous la houlette du même Alain Meunier, le concours ne se cantonne pas au répertoire classique. Cette année, Maurice Ohana côtoyait Schumann, Mendelssohn, Beethoven, Mozart et Bartok. La finale eu lieu dans un Grand Théâtre comble, et fut dédiée à la mémoire d'un collaborateur de ces colonnes : Antoine Livio.

    Les Bataves (quatuor Ruysdael) se sont acquittés avec brio, à défaut de pathétique, du très retors Cinquième de Bartok. Mais leur recherche du rythme et du son en soi a semblé leur principale limite. L'inverse des Françaises (quatuor Psophos), qui produisaient une " Matière sonore " toujours en expansion.

    Démonstration à l'appui avec un opus 18 N° 6 de Beethoven (la Malinconia), placé comme jamais dans son exacte situation visionnaire entre le dernier Haydn et les ultimes chef-d'oeuvre de son auteur. Pas une reprise qui ne soit une redite. Et dans l'acoustique exceptionnelle du Grand Théâtre, ces jeunes filles ont composé une sonorité d'une rare densité, la plus personnelle de la compétition.

    Au fil des jours, les quatre élues ont régalé l'auditoire d'une ascension aussi irrésistible que versatile. Mendelssohn à sa vraie place, la première ; Ohana, tel un contre-chant de louanges ; Bartok, de la grâce à la désolation ; Mozart enfin, un Hoffmeister d'une plénitude de sentiments et d'une autorité de mouvement peu communes. Le quatuor aurait-il enfin trouvé ses Muses ?




    Grand-Théâtre, Bordeaux
    Le 16/09/2001
    Jacques DUFFOURG

    II° Concours Internationalde Quatuors à Cordes de Bordeaux (continuateur du Concours d'Evian) du 11 au 16 septembre 2001.
    Directeur : Alain Meunier, violoncelliste.

    Participants : Quatuor Anima (Autriche) – Quatuor Antarès (France)
    Quatuor Bernini (Italie) – Quatuor Coolidge (USA) – Quatuor Dominant (Russie) – Quatuor Excelsior (Japon) – Quatuor Kazakh (Kazakhstan)
    Quatuor Psophos (France) – Quatuor Ruysdael (Pays-Bas)
    Quatuor Terpsycordes (Suisse).

    Jury Musical : Bruno Giuranna, altiste, Italie, Président – Quatuor Borodine (Russie : Ruben Aharonian, Andreï Abramenkov, Igor Naïdine, Valentin Berlinski) – Christian Ivaldi, pianiste, France – Mariana Sirbu, violoniste, Roumanie.

    Jury de la Critique : Marie-Aude Roux, Le Monde, France, Présidente
    Olivier Bellamy, Le Monde de la Musique, France – Simon Rowland-Jones,
    altiste et théoricien, Grande-Bretagne – Stefano Valanzuolo, Il Mattino, Italie – Thiemo Wind, De Telegraaf, Pays-Bas.

    Récompenses décernées :
    Quatuor Psophos (France : Ayako Tanaka, Bleuenn Le Maître, Cécile Grassi, Florence Auclin) : Premier Grand Prix, Prix de la Critique (à l'unanimité), Prix du Mécénat Société Générale, Prix Serge Den Arend, Prix Association Maurice Ohana
    Quatuor Ruysdael (Pays-Bas), Prix de la Sacem
    Quatuor Dominant (Russie), Prix du Ministère de la Culture et de la Communication.

    Le Deuxième Prix n'a pas été attribué.

     


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