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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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Concert en matinée Salle Favart avec les musiciens de l'Orchestre de Paris.
Favart s'attire des histoires
Le clarinettiste Pascal Moraguès.
Entre les Midis du Châtelet et ceux de la Salle Favart, il y a décidément de quoi déjeuner de musique. Samedi dernier, ce sont les solistes et les musiciens de l'orchestre de Paris qui régalaient. Au programme savoureusement intitulé Le Baiser de la Fée au Prince de Bois répondaient les noms de Bartok et Stravinsky.
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Retour à la musique pure, à l'Opéra Comique, le temps d'un concert en matinée. Au programme Bartok et Stravinsky, sans costumes, sans paillettes, et interprétés par des artistes habillés tout à fait normalement et de la tête au pied.
Aux sept musiciens de l'orchestre de Paris s'étaient joints quelques convives. La pianiste Marie-Josèphe Jude se contentait ainsi d'un rôle d'accompagnatrice (solidement assumé) dans les Contrastes de Bela Bartok où ce sont surtout la clarinette (n'oublions pas que la pièce a été écrite pour Benny Goodman lors de l'exil américain de Bartok) et le violon qui ont le beau rôle.
Respectivement tenus par Pascal Moraguès et Roland Daugareil, les deux instruments ont rivalisé de brio complice, sans jamais perdre la dimension rhapsodique et narrative chère au compositeur hongrois.
On ne pouvait rêver meilleure introduction à L'Histoire du Soldat de Stravinsky, un récit cette fois soutenu par deux autres commensaux que les auditeurs des radios et télévisions françaises ont forcément dans l'oreille : Eve Ruggieri (France 2) et François Castang (France Musiques).
L'une et l'autre ont fait preuve d'une diction et d'une élocution sans failles, le tout relevé de quelques gestes de théâtre finement mesurés, et d'une musicalité ludique dans certains phrasés et intonations.
Cet équilibre trouvait son pendant musical avec les solistes inspirés de l'Orchestre de Paris. Le sourire qu'on lisait en permanence sur le visage du contrebassiste Bernard Cazauran, de même que le rythme très soigné qui soutenait les sonorités de son instrument, semblaient avoir un effet communicatif sur tous ses comparses.
Les concerts heureux n'ont pas d'histoire ? Ramuz, Stravinsky et les musiciens de l'Orchestre s'étaient ligués de bon matin ce samedi 12 janvier pour démontrer le contraire.
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Opéra Comique - Salle Favart, Paris Le 12/01/2002 Philippe KALMAN |
| Concert en matinée Salle Favart avec les musiciens de l'Orchestre de Paris. | Bela Bartok : Contrastes
Igor Stravinsky : L'Histoire du Soldat
Marie-Josèphe Jude : piano
Eve Ruggieri : récitante
François Castang : récitant
Pascal Moraguès : clarinette
Marc Trenel : basson
Frédéric Mellardi : cornet à piston
Roland Daugareil : violon
Bernard Cazauran : contrebasse
Eric Sammut : percussion | |
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