|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
|
Concert du cycle " Autour de Georges Enesco “ à l'Auditorium du Louvre avec le pianiste Itamar Golan et le Quatuor de Jérusalem.
Frères de portées
D.R.
L'Auditorium du Louvre vient d'entamer un hommage en 8 programmes autour de Georges Enesco. Le premier concert le confrontait au russe Dmitri Chostakovitch, avec les forces réunies du Quatuor de Jérusalen et du pianiste Itamar Golan. Sans leur talent, la fraternité d'inspiration entre les compositeurs eût paru moins évidente.
|
|
Bons baisers d’Eltsine
Régal ramiste
L'Étrange Noël de Mrs Cendrillon
[ Tous les concerts ]
|
" Le plus grand génie musical depuis Mozart ", tel furent les mots de Pau Casals lui-même pour qualifier Georges Enesco, au décès de ce dernier. Compositeur et interprète hors du commun, Enesco fut en même temps violoniste, pianiste et chef d'orchestre. Surdoué, il entra au Conservatoire de Vienne à sept ans, interprèta un concerto de Paganini à neuf et effectua des débuts retentissants à Bucarest en 1894, à l'âge de treize ans seulement.
Au centre de ce concert, le Quintette pour piano et cordes opus 29 appartient aux dernières grandes oeuvres du compositeur roumain. Il condense son originalité et sa liberté d'écriture dans une musique puissante, sensuelle, mais en même temps subtile, raffinée, riche en couleurs et en modulations.
L'influence des compositeurs qu'il a cotoyés et admirés est manifeste : Fauré pour la délicatesse, l'élégance des lignes mélodiques, Brahms pour la puissance passionnelle, Strauss pour la suavité hédoniste.
Avec le pianiste Itamar Golan et le Quatuor de Jérusalem, Enesco bénéficie de jeunes interprètes dont la classe n'a pas attendue le nombre de printemps. Même précision de jeu, même enthousiasme contagieux, même recherche de la qualité du son, avec eux, Enesco renait coiffé.
Pas moins d'ailleurs que Chostakovitch dont deux oeuvres encadrent celles d'Enesco. Le troisième quatuor à cordes Opus 73 est une sorte d'inventaire du savoir-faire du compositeur : en particulier sa propension à triturer les formes classiques (recours la Passacaille pour exprimer la souffrance et l'affliction dans le quatrième, Finale " symphonique " organisé comme un rondo), le tout agrémenté d'éléments parodiques et grotesques.
Quant au Quintette pour piano et cordes en sol mineur opus 57, il constitue comme une espèce d'explosion permanente des formes et des genres. Le piano y tient la place de catalyseur concertant autour duquel gravitent en permanence les discordances et contrastes - parfois presque expressionnistes – des archets
Dans l'une et l'autre pièce, les cinq acolytes trouvent constamment l'équilibre et la démesure idoines pour cette musique en même temps sombre, fantasque, exacerbée et slave en diable. Il n'en fallait pas moins pour que ces deux musiciens de l'exil se composent une fraternité de portées et de démesure.
| | |
|
Auditorium du Louvre, Paris Le 16/01/2002 Juliette BUCH |
| Concert du cycle " Autour de Georges Enesco “ à l'Auditorium du Louvre avec le pianiste Itamar Golan et le Quatuor de Jérusalem. | Dmitri Chostakovitch (1906-1975) :
Troisième Quatuor à cordes en fa majeur opus 73 (1946)
Allegretto - Moderato con moto - Allegro non troppo - Adagio - Moderato
Georges Enesco (1881-1955) :
Quintette pour piano et cordes en la mineur opus 29 (1940)
Con moto molto moderato - Andante sostenuto e cantabile - Vivace ma non troppo - Finale
Dmitri Chostakovitch :
Quintette pour piano et cordes en sol mineur opus 57 (1940)
Prélude - Fugue - Scherzo - Intermezzo - Finale
Quatuor de Jérusalem : Alexander Pavlovsky, violon, Sergei Bressler, violon, Amichai Gross, alto, Kyril Zlotnikov, violoncelle. | |
| |
| | |
|