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CRITIQUES DE CONCERTS |
26 novembre 2024 |
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Spectacle autour des Divertissements de Versailles par les Arts Florissants.
Lully déchante aux Champs-Élysées
© Alvaro Yanez
Ce devait être Versailles à Paris. Un Versailles empanaché aux Champs-Élysées. Un Versailles donnant à chanter et à danser, avec un Bill Christie a priori poète autant que courtisan dans ce jardin à la française, et une Mireille Larroche pour fleurir et régler la scène. Il fallut rapidement déchanter.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 15/01/2002
Roger TELLART
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Il y avait de quoi rêver avec ces " Grandes scènes de Lully " promises. Hélas, on n'eut droit qu'à un montage au premier degré d'extraits mêlant dans le désordre des couleurs extrêmes et des humeurs opposées : comédies-ballets, tragédies lyriques, intermèdes. Ici, un choeur plus ou moins convenu où Molière fait quelques pas de conduite au Florentin pour les " Menus Plaisirs " de Louis Quatorze. Là , le jeu affligé de la tragédie, malheureusement réduit à de trop courtes scènes (avant tout, le récitatif d'Armide).
Tiré ainsi vers le festif et son contraire, le divertissement n'avait rien de royal. D'autant que la dimension scénique fut cruellement défaillante : un simple bricolage gestuel guère sauvé par les références à l'Antique et à la Commedia dell'arte italienne (Mireille Larroche pour la mise en espace, Hélène Baldini pour la chorégraphie et Michel Ranvaux pour les costumes et masques).
Dans ce décor de patronage, la vigilance musicale du cher Bill et des " Arts Flo " s'est trouvée surprise, piégée. Un dysfonctionnement ponctuel dont les meilleurs ne sont pas à l'abri. Gageons d'ailleurs que dès la prochaine production – Rodelinda de Haendel au Châtelet – le chef et sa troupe auront retrouvé leurs belles couleurs avec leur ardeur première.
Pour en finir avec une soirée décevante, je passerai vite sur Paul Agnew au joli timbre de haute-contre, mais à la projection uniforme, et sur le dessus de Sophie Daneman qui certes connaît l'art de la virtuosité, mais dont l'expressivité minaudante n'est pas inoubliable.
En revanche, on doit à l'Israélienne Rinat Shaham une véritable incarnation dans le monologue de la magicienne Armide (acte II, scène V). On brûle de revoir cette nature qui ne craint pas de s'exposer, au plan lyrique et dramatique, dans d'autres grands rôles lullystes et ramistes.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 15/01/2002 Roger TELLART |
| Spectacle autour des Divertissements de Versailles par les Arts Florissants. | Choeur et orchestre des Arts Florissants
William Christie, direction musicale
Mireille Larroche, mise en espace
Sophie Daneman, dessus
Emmanuelle Halimi, dessus
Isabelle Obadia, dessus
Rinat Shaham, dessus
Paul Agnew, haute-contre
Cyril Auvity, haute-contre
Laurent Slaars, taille
François Bazola, basse
Boris Grappe, basse
Olivier Lallouette, basse
Hélène Baldini, danseuse & chorégraphe
Jean-Charles Di Zazzo, danseur | |
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