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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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L'Argia, Opéra en trois actes d'Antonio Cesti
Le rire et les larmes selon René Jacobs
René Jacobs
Dans le droit-fil du père fondateur Monteverdi - la touche géniale en moins -, l'oeuvre lyrique d'Antonio Cesti vaut l'exhumation à condition d'être confiée à une équipe experte, au plan musical comme scénique.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 21/10/1999
Roger TELLART
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
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Pari tenu avec cette Argia que Paris vient de découvrir dans sa fastueuse extravagance, deux ans après Lausanne et Innsbruck. Un prototype de l'opéra post-montéverdien, avec son intrigue foisonnante et encombrée d'invraisemblances (les accidenti verissimi comme les appelaient non sans ironie les contemporains) ; la règle du jeu dramatique étant de mêler le rire et les larmes, comme le veut la loi des contrastes chère au Baroque.
S'appuyant ici sur les effets d'une caustique modernité (l'Ile de Vénus - c'est-à -dire Chypre - transposée à l'heure du " tourisme-charter " !), ailleurs renvoyant noblement aux références de l'ordre antique, la mise en scène de Jean-Louis Martinoty n'a rien perdu de son efficacité ni de sa fraîcheur. Et si parfois, la mécanique drolatique qui portait irrésistiblement les gags dans la production de Lausanne s'enraye un peu ici, Steven Cole et Dominique Visse sont néanmoins des amuseurs impayables dans les emplois de la nourrice et du bouffon. Et les arguments de l'interprétation restent toujours aussi convaincants, avec la belle ligne de chant de la mezzo Laura Polverelli dans le rôle-titre (mais je préférais l'engagement expressif de Brigitte Balleys à Lausanne), la basse confortable de David Pittsinger dans le rôle noble d'Atamante et, bien entendu, la direction de René Jacobs qui exalte en souplesse les fureurs et émois d'une vocalité virtuose. Sans négliger les devoirs qu'il doit à son fidèle orchestre du Concerto Vocale.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 21/10/1999 Roger TELLART |
| L'Argia, Opéra en trois actes d'Antonio Cesti | Direction musicale : René Jacobs
Mise en scène : Jean-Louis Martinoty
Décors : Hans Schavernoch
Costumes : Emmanuel Peduzzi
Lumières : Jacques Benyeta
Avec Laura Polverelli, mezzo-soprano (Laurindo/Argia), Dorothee Jansen, soprano (Dorisbe), Darina Takova, soprano (Filaura/Venere). | |
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