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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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RĂ©cital Mahler par Thomas Hampson, Baden-Baden, Allemagne.
Hampson fait un Mahler
Copieux programme que celui choisi par le baryton américain à Baden-Baden, avec les Wunderhorn Lieder de Mahler. Mais une fois encore, quelle que soit la partition abordée et même dans l'ambiance enfantine du Wunderhorn, Thomas Hampson fait d'abord du Hampson. Non sans succès.
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Il est vrai que le chanteur est poussé en cela par des atouts réels : son physique en premier lieu lui impose une présence incontestable, et l'étendue de son talent lui permet d'aborder aussi bien les grands Verdi que le Winterreise de Schubert – le répertoire de Thomas Hampson aborde à vrai dire à peu près toute la littérature musicale classique.
Pour la circonstance, Hampson était accompagné des Wiener Virtuosen, ensemble issu de la Philharmonie de Vienne : ce sont eux qui inaugurèrent la soirée par une interprétation racée et fine, résolument chambriste, de la Symphonie en sol K550 de Mozart. Cordes soyeuses bien que réduites (deux altos, une contrebasse), moelleux des sonorités, mise en valeur des détails, tout respirait l'esprit viennois en ce qu'il peut avoir de plus proche du monde de l'enfance. Après l'entracte, les Wiener Virtuosen purent de nouveau briller dans le wagnérien Siegfried Idyll, page lyrique s'il en est, et que les viennois emportèrent sans difficulté aucune.
Autre motif de grande satisfaction, les interventions instrumentales introduisirent idéalement le public dans les ambiances des lieder : ainsi, Mozart servit de portail au Wunderhorn, comme le Siegfried Idyll installa parfaitement l'atmosphère qui permit à Hampson d'oser en seconde partie 45 minutes de Mahler.
Dans la première partie du Wunderhorn, Hampson avait choisi de privilégier le registre plus grinçant des ballades enfantines (Bbald gras ich am Neckar, Rheinlegendchen,...) pour finir avec une restitution de Revelge pris dans un tempo rapide qui donnait à cette ballade militaire issue des guerres prussiennes, une allure fantomatique. Dans la seconde partie, le chanteur américain allait enchaîner avec 45 minutes de Mahler touchant au sublime. Occupant la scène comme s'il était au théâtre, Hampson joua chaque lied, vivant chaque mélodie de l'intérieur, semblant véritablement en jouir. Si ponctuellement, il accentua à l'excès son jeu, Thomas Hampson parvint finalement à convaincre. Un Urlicht final réduisit la salle au silence, l'audience restant pétrifiée pendant plusieurs dizaines de secondes, avant de se lancer dans une standing ovation amplement méritée. Artiste charismatique, conscient de son ascendant sur son public, Thomas Hampson a cependant gardé le plaisir de l'artisan : une belle leçon et du bien bel ouvrage !
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Festpielhaus, Baden-Baden Le 02/03/2002 Pierre BREINER |
| RĂ©cital Mahler par Thomas Hampson, Baden-Baden, Allemagne. | RĂ©cital Thomas Hampson
Wiener Virtuosen
Mozart : Symphonie n°40
Mahler : Des Knaben Wunderhorn
Wagner : Siegfried Idyll | |
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