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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Gunther Herbig.
Attendre et voir
© Radio-France
Après Jonathan Gilad dont les débuts faisaient forte impression en l'an 2000, le nouveau jeune prodige du piano s'appelle Stéphane Langlois. La semaine dernière, l'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Gunther Herbig l'invitaient à faire ses débuts Salle Pleyel.
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L'attraction première de ce concert était naturellement la présence du jeune pianiste Stéphane Langlois. Il jouait le vingtième concerto pour piano de Mozart. L'attitude critique à adopter en pareil cas n'est pas évidente. Faut-il juger un adolescent de quatorze ans comme un virtuose de cinquante ? Faut-il au contraire ne retenir que le côté prodigieux d'une telle précocité ?
Il est certain que Stéphane Langlois sait jouer du piano de manière complètement professionnelle. Pas une fausse note, pas une hésitation dans ses dialogues avec l'orchestre, à la double croche près, des nuances, des options d'interprétation, un investissement total dans la musique dès le premier son émis par l'orchestre, et en plus, l'air de s'amuser, de raconter avec joie une belle histoire, celle qu'il lit dans ce concerto. Alors, que demander de plus ?
C'est que malgré toutes ces qualités, malgré l'admiration que l'on ressent pour ce garçon au physique encore tout en rondeurs et à l'innocent regard bleu derrière des lunettes de bon élève, malgré les acclamations d'un public médusé devant ces petites mains si sûres et si agiles, Stéphane Langlois n'a pas cette grâce qui touche parfois les très jeunes interprètes.
Impossible d'oublier la fougue hallucinée d'une Hélène Grimaud au visage poupin, la sidérante identification du jeune Kissin à l'univers de Chopin où le violon illuminé de Vengerov au même âge. La comparaison est-elle injuste ? Sans doute, mais elle est inévitable. L'interprétation de Langlois est encore trop propre et trop prosaïque pour réellement capter l'attention comme l'ont fait ses aînés. Attendre et voir, comme on dirait de l'autre côté de la Manche.
Pour le reste du concert, sous la baguette d'un chef issu de la plus pure école germanique comme Gunther Herbig, l'Orchestre Philharmonique de Radio France a joué la Cinquième symphonie de Schubert et La Nuit transfigurée de Schœnberg avec une évidente délectation dans un climat on ne peut plus romantique. On souhaite au jeune Stéphane Langlois l'accomplissement d'un destin de même nature.
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Salle Pleyel, Paris Le 19/04/2002 Gérard MANNONI |
| Concert de l'Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Gunther Herbig. | Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 20, K. 466
Franz Schubert : Symphonie n° 5, D. 485
Arnold Schœnberg : La Nuit transfigurée
Stéphane Langlois, piano | |
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