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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert de l'Orchestre national de France sous la direction de Zdenek Macal.

National et cosmopolite

Zdenek Macal (© ONF)

Parce que depuis plusieurs années ses récitals se faisaient rares en France, Emmanuel Ax était visiblement attendu, ce jeudi 18 avril dernier, par un public impatient qui le salua d'entrée d'une véritable ovation. Un public qui lui est resté fidèle grâce au disque où il a toujours montré un bel éclectisme dans ses choix musicaux.
 

Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 18/04/2002
Françoise MALETTRA
 



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  • De Liszt Ă  Schoenberg, de Brahms Ă  John Adams ou Astor Piazzola, Emmanuel Ax apparaĂ®t comme un virtuose sans cesse en Ă©veil, un explorateur surprenant du texte musical, et surtout un grand chambriste, en particulier dans ses enregistrements avec le violoncelliste Yo-Yo Ma, son partenaire d'Ă©lection.

    Et c'est bien une interprĂ©tation très « musique de chambre Â» qu'il a donnĂ©e du Concerto en ut majeur de Mozart, Ă  l'Ă©coute permanente de l'orchestre, en fusion avec lui, mais laissant au piano ce que, seul, il avait Ă  dire, dans un discours plein d'Ă©lan et d'abandon, entre rĂ©citatif et chant pur, modulĂ© dans ses sonoritĂ©s, dans ses couleurs, d'une Ă©lĂ©gance et d'une clartĂ© sans faille. Une indĂ©niable prĂ©sence mozartienne.

    Ce qui n'est pas exactement le fait du tchèque Zdenek Macal. Son ouverture de Don Giovanni Ă©tait d'un parfait acadĂ©misme, Ă´tant tout son sens Ă  cette entrĂ©e dans le drame qui va se jouer, oĂą toutes les clĂ©s sont gĂ©nialement Ă©noncĂ©es. Avec Bohuslav Martinu, en revanche, il retrouvait un rĂ©pertoire oĂą il excelle, celui qui lui permet de brasser et de pĂ©trir une masse sonore ample et gĂ©nĂ©reuse. Et la première Symphonie de son compatriote lui en offrait une occasion idĂ©ale. ComposĂ©e en 1942 Ă  l'intention de l'Orchestre de Boston, elle est l'oeuvre d'un musicien de cinquante ans qui refuse « d'imposer aux instruments le poids d'une expression susceptible d'exagĂ©rer la dynamique, et de mettre les oreilles et les nerfs Ă  l'Ă©preuve. Â»

    Musique de la grande forme, inscrite dans l'héritage de Strauss, de Dvorak et de Scriabine confondus, elle exploite largement le fonds national tchèque, les rythmes de ses danses et ses mélodies populaires avec une allégresse et une vigueur qui monte en puissance dans les deux premiers mouvements, où les vents déferlent sur les cordes en longues coulées, avant de céder la parole au poignant Largo dans lequel Martinù exprime sa désolation à l'annonce de la destruction par les nazis du village de Lidice.

    Dopé par son récent concert sous la direction de son patron désigné, Kurt Masur, l'Orchestre National de France –et décidément cosmopolite - donnait ce soir-là toute la mesure de son envie de musique retrouvée, d'un renouveau décidément bien annoncé.




    Théâtre des Champs-Élysées, Paris
    Le 18/04/2002
    Françoise MALETTRA

    Concert de l'Orchestre national de France sous la direction de Zdenek Macal.
    Soliste : Emmanuel Ax, piano

    W.A. Mozart : Ouverture de Don Giovanni, Concerto pour piano n° 25, Köchel 503 en ut majeur

    Bohuslav Martinu : Symphonie n° 1 H. 289

     


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