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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital du contre-ténor Andreas Scholl avec l'Accademia Bizantina.
Andreas n'est pas venu Scholl
Début décembre au Théâtre des Champs-Élysées, le public se pressait nombreux pour entendre la voix angélique d'Andreas Scholl. Mais si le contre-ténor allemand s'est révélé à la hauteur du rendez-vous, la surprise est venue de l'ensemble qui l'accompagnait, l'Accademia Bizantina d'Ottavio Dantone.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 05/12/2002
Yutha TEP
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Réglons tout de suite le cas d'Andreas Scholl. Ses fervents admirateurs ont eu ce qu'ils étaient venus entendre : une voix longue, onctueuse, avec cette morbidezza indispensable au bel canto baroque, encore renforcée par un legato souverain. À cet égard, le contre-ténor allemand a peu de rival, pas même David Daniels qui, malgré toutes ses qualités, ne saurait prétendre au même olympisme vocal.
Cela dit, Andreas Scholl n'a pas entamé son récital dans les meilleures conditions, avec une voix engorgée qui s'est cependant progressivement échauffée, avant de retrouver in fine sa plénitude habituelle dans un Cessate, omai cessate de très haute tenue.
De même – ô surprise –, le contre-ténor est parvenu peu à peu à sortir de son quant à soi expressif, que l'on peut admettre à la limite dans Bach, mais très souvent hors propos s'agissant d'un répertoire aussi extraverti que Vivaldi ou même Benedetto Marcello (superbe cantate Quando penso agli affani).
Mais il est vrai qu'il avait à faire à forte partie, entouré par les cordes de l'Accademia Bizantina, un orchestre basé à Vérone, une révélation pour bien de mélomanes venus acclamer le contre-ténor.
Première constatation : la mise en place de l'Accademia n'a rien à envier à ses illustres collègues du Concerto Italiano ou du Giardino Armonico, avec en particulier une homogénéité et une rondeur remarquables dans les pupitres de violons, emmenés par les archets irréprochables de Stefano Montanari (pas vraiment un inconnu, puisqu'il est aussi le maître d'oeuvre des violons des Talens Lyriques) et de la toute jeune mais excellente Fiorenza de Donatis.
On sait par ailleurs qu'Ottavio Dantone est un claveciniste de premier ordre, mais il s'est révélé ici chef non moins excellent, imprimant aux partitions une pulsation mais aussi une respiration réjouissante, sans oublier toutefois cette fameuse incisivité qui fait la gloire des ensembles transalpins.
Mais comme Rinaldo Alessandrini et son Concerto Italiano, Dantone et sa formation ont renoncé à une surenchère expressive de type hollywoodienne. On comprend que Decca se soit assuré les services de l'Accademia Bizantina, en particulier pour les disques-récitals d'Andreas Scholl. Le soleil n'en finit apparemment pas de se lever de l'autre côté des Alpes.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 05/12/2002 Yutha TEP |
| Récital du contre-ténor Andreas Scholl avec l'Accademia Bizantina. | Ottavio Dantone clavecin & direction
Antonio Vivaldi
Cessate, omai cessate – cantate pour alto, cordes & basse continue
Francesco Gasparini
Destati Lidia mia – cantate pour alto, cordes & basse continue
Ecco che aflin ritorno – cantate pour alto, cordes & basse continue
Benedetto Marcello
Quando penso agli affani – cantate pour alto, cordes & basse continue
Arcangelo Corelli
Concerto grosso opus VI n°4
Alessandro Scarlatti
Concerto grosso n°4
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