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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert d'ouverture du festival " Présences " de Radio-France. Hommage au compositeur Hans Werner Henze.
Symphonie en barouf majeur
Hans Werner Henze © Alix Verdier
Prologue à l'ouverture officielle, le 31 janvier, du Festival " Présences " de Radio-France, le concert donné jeudi dernier au Théâtre des Champs-Élysées se voulait un hommage appuyé (ce qu'il fut) au compositeur allemand Hans Werner Henze, dont l'oeuvre prolifique a eu quelque difficulté ces dernières années à s'imposer en France.
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Discours vibrant du président Jean-Marie Cavada, escorté de René Koering, directeur de la musique à Radio-France, et de Kurt Masur, chef de l'Orchestre National de la Maison Ronde, remise de la Légion d'honneur, remerciements de Henze, qui ne manqua pas de souligner son attachement à la France, en s'étonnant avec humour d'être qualifié de " musicien consensuel ", lui qui n'a jamais cessé de clamer son refus de toute appartenance aux courants institutionnalisés de son temps.
Au programme, la création française de la neuvième de ses dix symphonies (l'intégralité sera exécutée au cours du Festival), faisait figure d'événement quasi solennel.
" Le sujet de ma symphonie " – déclare Henze – " est la patrie allemande, telle qu'elle s'est présentée à moi quand j'étais un jeune homme, pendant la guerre et avant déjà . Elle est un règlement de compte avec le monde arbitraire, imprévisible, qui nous agresse. "
Du chaos initial au cri collectif, du cri au gémissement, l'oeuvre tonne, s'enfle et se répète inlassablement, se nourrissant en permanence de sa propre violence, comme d'une immense colère que rien n'apaise. Le choeur profère les textes terribles d'Anna Seghers qui dénoncent la barbarie et la terreur.
L'orchestre est au maximum de sa puissance, interrompu à plusieurs reprises par la déferlante de l'orgue qui libère la force de tous ses jeux. Plus concentrée, moins écrasante, cette Apothéose de l'horreur et de la souffrance aurait pu être bouleversante, mais en poussant l'expressionnisme pur et dur jusqu'à ses dernières conséquences, elle ne fait que noyer la musique dans le bruit et la fureur.
Un grand coup de chapeau à l'Orchestre National de France et au choeur de la Radio danoise qui se sont investis totalement dans une partition d'une affolante complexité. Ajoutons que le choeur de la Radio danoise méritait mieux que les exercices de style astucieux, mais franchement peu convaincants, du danois Per Norgard et du français Thierry Machuel, en première partie de la soirée
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 16/01/2003 Françoise MALETTRA |
| Concert d'ouverture du festival " Présences " de Radio-France. Hommage au compositeur Hans Werner Henze. | 1re partie : pièces pour choeur
PER NORGARD
Wie ein Kind (textes de Adolf Wölfli et Rainer Maria Rilke) (1980)
THIERRY MACHEUL (1962)
Under en sten (Texte de Inger Christensen) (2002)
PER NORGARD
Gaudet Mater (berceuse)
Flos ut rosa floruit (extrait de " Flos Laetitiae ", d'après un texte médiéval anonyme en latin) (1975-1992)
2e partie
HANS WERNER HENZE (1926)
Création française de la Symphonie n° 9 " La Septième croix " (texte de Hans-Ulrich Treichel, d'après le roman d'Anna Seghers " La Septième croix) (1996-1997)
Choeur de la Radio Nationale Danoise
Chef de choeur : Stephen Layton
Orchestre National de France
Direction : Kurt Masur
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