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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital du baryton Stéphane Degout accompagné du piano par Hélène Lucas aux Midis musicaux du Châtelet.
Les lendemains qui chantent
D.R.
Depuis un certain été 1999 à Aix où il chantait un éclatant Papageno, on sait que le jeune baryton Stéphane Degout est l'un des grands espoirs du chant français. Sa récente apparition aux Midis musicaux du Châtelet vient de le confirmer, tout comme la pluie de propositions auxquelles il doit désormais faire face.
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Promesses tenues, engagements assurés. Quatre ans après Aix, voici les lendemains qui chantent. Après un Don Giovanni mis en scène par Klaus Michael Grüber au Festival de la Ruhr, Stéphane Degout sera en mars un des interprètes des Boréades de Rameau avec William Christie, à l'Opéra de Paris.
Quant à Aix-en-Provence, il prépare déjà ses retrouvailles en 2004 pour le Guglielmo de Cosi fan tutte, monté par Patrice Chéreau, dont ce sera le retour à l'opéra après une trop longue absence.
La même année, en février, un récital au Lincoln Center de New-York devrait signer le début d'une carrière internationale, si l'on en croit le succès remporté, mercredi dernier, aux Midis musicaux du Chatelet.
De fait, le timbre est devenu plus ample, plus profond. On sent que son travail de perfectionnement à Royaumont auprès du très grand professeur qu'est Ruben Lifschitz, lui a appris à le discipliner, à lui donner du style, à le mettre au service de la poétique particulière du lied et de la mélodie.
Il s'approche du piano, souriant et réservé, et semble soudain s'isoler du public qui le cerne de tous les côtés dans le foyer du théâtre. Détendu, mais concentré, il donne le sentiment d'évaluer ses réserves dans les trois mélodies de Debussy, pour mieux être en mesure d'y puiser la douceur ou l'apparente frivolité des Ballades de François Villon, servies par une diction exemplaire.
Avec un sens inné du " texte à faire entendre ", il trouve tout naturellement les bons appuis et joue en souplesse sur l'alternance des tensions et détentes pour passer de la beauté solennelle de l'Ode Saphique de Brahms, à la théâtralité de Belsatzar de Schumann, de l'épanchement passionné de Befreit, un des plus beaux lieder de Strauss, à l'étrangeté rêveuse de La Vie antérieure de Duparc.
Un programme que beaucoup de chanteurs prétendent devoir être nourri par l'expérience. Soit. Stéphane Degout n'a que vingt-sept ans. Mais aux âmes bien nées
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Théatre du Châtelet, Paris Le 03/03/2003 Françoise MALETTRA |
| Récital du baryton Stéphane Degout accompagné du piano par Hélène Lucas aux Midis musicaux du Châtelet. | Claude Debussy (1862-1918)
Trois mélodies (Verlaine, 1891) : Le Son du cor, L'Échelonnement des haies, La Mer est plus belle
Trois Ballades de François Villon (1910) : Ballade de François Villon à s'Amye, Ballade que fait Villon à la requête de sa mère pour prier Notre-Dame, Ballade des femmes de Paris
Johannes Brahms (183-1897)
Sapphische Ode, Op.94, n° 4 (Schmidt, 1884)  Nicht mehr zu dir zu gehen, Op.32, n° 2 (Daumer, 1864), Feldeinsamkeit, Op.86, n° 2 (Allmers, l879), Auf demKirchhofe, Op.105, n° 4 (Liliencron, 1886)
Robert Schumann (1810-1856)
Belsatzar, Op.57 (Heine, 1840), Die beiden Grenadiere, Op.49, n° 1 (Heine, 1840)
Richard Strauss (1864-1949)
Geduld, Op.10, n° 5 (Hermann von Glim, 1885), Befreit, Op.39, n° 4 (Dehmel, 1898)
Henri Duparc (1848-1933)
Lamento (Gautier, 1885), La Vie antérieure (Baudelaire, 1876-1884) | |
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