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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Il était normal que l'Orchestre des Champs-Elysées et ses « instruments anciens » prennent part aux célébrations parisiennes de l'Année Berlioz. Même si l'on commence à être plus qu'habitués aux sonorités de ces formations philologiques, on ne peut qu'apprécier l'apport incontestable d'une telle approche de ces partitions. Créé essentiellement par les instruments à vent et par la disposition de l'orchestre, le climat sonore renouvelle l'écoute et donne à réfléchir. On saisit d'une autre manière les hardiesses et les nouveautés de l'écriture orchestrale, certaines de ses rudesses aussi, notamment dans l'usage de l'harmonie, grande et petite.
Le côté grand spectacle sonore de la Symphonie Fantastique privilégié par la plupart des interprétations des grandes formations symphoniques contemporaines le cède à une lecture plus sage, parfois ici presque trop retenue. A s'efforcer de disséquer ce qui fait la force de cette orchestration, l'ensemble de l'oeuvre y perd en énergie, en folie, en enthousiasme. Elle y perd un peu de ce qui fait son âme. Plus de cervelle et moins de coeur, plus de raison et moins de liberté. A moins tout simplement que l'orchestre n'accuse l'une de ces fatigue de fin de tournée. Sans parler réellement de déception et tout en reconnaissant les incontestables mérites de la majorité des solistes, des bois en particulier, on ne peut pas dire que ce que nous avons entendu ce soir-là à Mogador efface le souvenir des quelques grandes interprétations de cette partition enlevées jadis par des chefs et des orchestres plus généreusement soucieux sensualité, de déraison et de rêve.
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Théâtre Mogador, Paris Le 20/03/2003 Gérard MANNONI |
| Concert Berlioz par l'Orchestre des Champs-Elysées au Théâtre Mogador, Paris. | Orchestre des Champs-Elysées
Direction : Philippe Herreweghe
Hector Berlioz
Scène d'amour, extrait de Roméo et Juliette op.17
Symphonie Fantastique op.14 | |
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