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CRITIQUES DE CONCERTS |
22 décembre 2024 |
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Chaque apparition de l'Orchestre Philharmonique de Vienne au Théâtre des Champs Elysées est un événement. Lorsque Pierre Boulez est au pupitre, on se doute que le public redouble d'attention. Pour l'occasion, Boulez a concocté un programme qui est fort probablement la meilleure introduction qu'on puisse rêver à la musique du XXe siècle. La Passacaille pour orchestre constitue l'Opus 1 d'Anton Webern. Œuvre de jeunesse (1908) qui, à travers le genre de la variation, fait déjà figure de manifeste du langage de l'Ecole de Vienne, elle oblige l'orchestre à surmonter des difficultés inouïes pour en faire ressortir la précision et le lyrisme. La Nuit transfigurée de Schönberg, dans son ultime version pour grande formation, est encore plus poignante que dans sa conception originale pour sextuor à cordes, même jouée, comme ici, avec un refus de l'effet évident. Tout entière consacrée au Concerto pour orchestre de Bela Bartok, la deuxième partie du concert déconcerte. L'Introduction et l'Élégie (premier et troisième mouvements) ne sont pas exempts de sécheresse, et du coup, l'aspect composite de l'ouvrage en est renforcé. Est-ce une idée ? Il m'a semblé que les cordes viennoises, d'ordinaire si séduisantes, avaient perdu une partie de leur brillant. Mais le Jeu des couples est fascinant, l'Intermezzo interrotto suffisamment grinçant, et le Finale enlevé avec éclat. Boulez a voulu faire mentir ceux qui affirmaient qu'il ne donnait jamais de bis ; Fêtes (extrait des Nocturnes) de Debussy, n'a rien ajouté à la gloire d'une soirée imparfaite mais passionnante.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 23/10/1999 Michel PAROUTY |
| Pierre Boulez et Vienne au Théâtre des Champs Elysées | Orchestre Philharmonique de Vienne
Direction musicale : Pierre Boulez | |
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