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CRITIQUES DE CONCERTS |
23 novembre 2024 |
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Reprise de La Bohème mise en scène par Jonathan Miller à l'Opéra Bastille.
Alagna surprise
Pour cette reprise de la bonne production de Miller de La Bohème, on eut droit à une surprise : le remplacement dernière minute de Marcello Alvarez par un Rodolfo d'aussi grand luxe en la personne de Roberto Alagna. Quand de plus, un soir comme celui-là , tout fonctionne à merveille, vous tenez une soirée d'opéra comme on rêve souvent.
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Lights, camera, action !
Vigueur et courants d’air
En passant par la mort
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Présent à Paris pour les répétitions du Trouvère, Roberto Alagna accepta de bon gré de se substituer à son illustre collègue, pour la plus grande joie d'un public toujours avide de stars. Le Rodolfo d'Alagna est superbe, on le sait, joué avec une belle sobriété, chanté avec toute la sûreté et l'éclat possibles surtout en pareilles circonstances. Celui d'Alvarez aurait été sans doute un rien plus spontané et plus charmeur, plus sensuel aussi. Mais à un tel niveau, celui des deux plus grands ténors actuels, il est un peu vain de couper les cordes vocales en quatre !
Autre triomphatrice de la soirée, la Mimi de Cristina Gallardo-Domas est acclamée autant sinon plus qu'Alagna. En pleine possession de moyens exceptionnels, la cantatrice chilienne est éblouissante à tous égards : qualité de la voix, maîtrise de l'émission, sensibilité, interprétation riche d'intentions toujours abouties, crédibilité dramatique. On voit mal qui peut la surpasser aujourd'hui dans ce rôle. D'autant qu'il s'agit de l'une de ces soirées où tout fonctionne en harmonie.
On découvre l'excellent baryton espagnol Manuel Lanza, Marcello très présent à tous égards, artiste au plus bel avenir, et la Musette de Maira Kerey, solide voix claire, musicale, bien en place et fort jolie personne. Luca Pisaroni chante avec une sobre émotion l'air de Colline et le blond Christopher Shaldenbrand campe un sympathique Shaunard aux cheveux longs, romantique à souhait, bon comédien et bon chanteur.
La direction vigoureuse, colorée, précise, très habilement modulée de Daniel Klajner achève de donner son homogénéité à un spectacle qui, comme la Flûte enchantée vue la veille à Toulouse, relève des soirées d'opéra telles qu'on les rêve !
Prochaines représentations les 9, 11, 14, 19, 22, 24, 27 et 30 octobre.
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