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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre de chambre de Lausanne sous la direction de Christian Zacharias au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
Classique et monotone
Cette saison, trouver plus classique que ce concert sera une véritable gageure. Le principal intérêt de la venue à Paris de Christian Zacharias à la tête de son Orchestre de chambre de Lausanne aura été de nous faire entendre des oeuvres rarement programmées, particulièrement le Requiem de Michael Haydn.
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En début de programme, l'orchestre helvétique offrait la Symphonie n°44, dite « Funèbre » de Joseph Haydn. L'oeuvre est très proprement exécutée, sans génie ni fausse note. Seulement, pour réveiller une partition où le Sturm und Drang vient contester la suprématie de l'équilibre classique, il eût fallu autrement d'énergie, sinon de spiritualité. Si l'élégance de l'interprétation, la bienséance du discours musical sont incontestables, tout semble plat au sein d'un orchestre dont les différents pupitres, bien loin de déchaîner les orages désirés, se répondent avec une courtoisie byzantine. Au point de frôler l'à -quoi-bon : à quoi bon refaire à l'identique ce qui a été fait mille fois ?
Le concerto de Mozart conviait Christian Zacharias au clavier. Là encore, rien à redire à une exécution brodée au petit point. L'oeuvre d'un Mozart de vingt ans est galante, gracieuse même. Le pianiste l'interprète au pied de la lettre, l'orchestre, besogneux, suit le mouvement. L'ennui pointe.
La partition vraiment attendue était celle de la Messe de Requiem de Michael Haydn, frère cadet de Joseph et mentor du jeune Wolfgang Amadeus. Or, là encore, force est de constater que même l'auditeur curieux est resté quelque peu sur sa faim. L'ouvrage est bien agencé, adoptant une structure et un certain nombre de thématiques qui préfigurent nettement Mozart. Mais c'est justement là que le bât blesse : célèbre en son temps, le Requiem de Haydn supporte désormais difficilement la comparaison avec celui de son illustre successeur. Ou peut-être faut-il attendre une interprétation plus vivante ?
La voix intéressante de la soirée est celle de l'alto Helena Rasker, timbre racé aux nuances de velours. La basse Klaus Mertens, imperturbable, tient sa partie sans faillir. Le ténor Markus Shäfer, sans appeler de vraie critique, n'est pas particulièrement mémorable ; enfin la soprano Johanette Zomer n'est pas à la hauteur, avec une voix guère plaisante. Le choeur de chambre de Lausanne n'apportant rien de bien définitif, la soirée, bien monotone, laisse en tout état de cause un goût d'inachevé.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 08/10/2003 Anne-Béatrice MULLER |
| Concert de l'Orchestre de chambre de Lausanne sous la direction de Christian Zacharias au Théâtre des Champs-Elysées, Paris. | Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie n° 44 en mi mineur « Funèbre »
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre n° 6 en si bémol majeur K. 238
Michael Haydn (1737-1806)
Requiem en ut mineur
Johannette Zomer, soprano
Helena Rasker, alto
Markus Shäfer, ténor
Klaus Mertens, basse
Choeur de chambre suisse
direction : Fritz Näf
Orchestre de chambre de Lausanne
direction et piano : Christian Zacharias | |
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