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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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L'apparition du Théâtre Helikon-Opera de Moscou avait quelque peu surpris les spectateurs du dernier festival de Montpellier. Il est vrai que les productions présentées par cette troupe d'état se veulent différentes et décapantes. Le fondateur de l'Helikon, c'est Dmitri Bertman. Lorsqu'il crée sa compagnie, en 1990, il n'a que vingt-trois ans, et l'envie irrésistible de battre en brèche le conformisme et l'académisme du Bolchoï. Les intentions sont louables ; le résultat, si l'on s'en rapporte à cet Hoffmann ou aux échos de la Carmen programmée au TCE en mars prochain, fait plutôt l'effet d'une mauvaise plaisanterie. Sous la baguette militaire d'Evgueni Brajnik, l'orchestre sonne constamment forte, sans souci d'un phrasé, d'une nuance. Quelques voix intéressantes, chez les femmes surtout (car les hommes sont bien médiocres, à commencer par Nicolaï Dorojkine, Hoffmann flageolant et sans aigu) ne masquent pas la misère vocale, sans parler de la prononciation française : durant toute la représentation, on ne comprend pas un traître mot ! Le pire étant la sort réservé à la partition, amputée (elle ne dure plus que deux heures), charcutée, mélangeant les airs, bref, un vrai massacre. Quant à la mise en scène soi-disant révolutionnaire (mais, je dois l'avouer, minutieusement réalisée), elle n'apporte strictement rien, évoquant ces soi-disant nouveautés, vieilles dès leur naissance parce que soucieuses avant tout d'être à la mode. Une mauvaise plaisanterie, vraiment, dont, une fois encore, Offenbach fait les frais.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 17/11/1999 Michel PAROUTY |
| Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach | Direction musicale : Evgueni Brajnik.
Mise en scène : Dmitri Bertman.
Avec Nicolas Dorojkine (Hoffmann), Larissa Kostiouk (la Muse/Nicklausse), Serguei Toptygine (Lindorf/Coppélius/ Dapertutto/Miracle), Marina Andreeva (Olympia), Elena Voznesenskaya (Antonia), Anna Kasakova (Giulietta). | |
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