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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Ensemble Orchestral de Paris sous la direction de John Nelson, avec la participation du clarinettiste Paul Meyer au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Chasse Ă la clarinette dans les champs
Ses admiratrices semblent déçues de sa nouvelle coupe de cheveux. C'est que Paul Meyer porte désormais des mèches plates à la Benjamin Biolay. Mais dès que le talentueux clarinettiste empoigne son instrument, la déception s'évapore. Un concert sous le signe de la chasse à la clarinette dans les Champs(-Élysées).
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Commençons par le commencement, La Chasse du jeune Henri, d'Étienne-Nicolas Méhul, brève ouverture composée en 1797, en ces troubles années de rencontre de deux siècles tellement opposés. Nous ignorons le physique d'Henri ; celui d'Étienne-Nicolas nous échappe quelque peu ; toujours est-il que sa musique est athlétique. Les cuivres se cabrent, et un Nelson à la gouaille de Sir John Falstaff en saute de joie sur son estrade. Joignant la souplesse au panache, le jeune Henri galope à la lisière d'un romantisme où l'on aperçoit déjà le Freischütz. Une forêt aux éblouissants contrastes, brusques traits de lumière et ombres profondes.
Weber justement. L'Allegro et l'Adagio ma non troppo de son lumineux Concerto pour clarinette n° 1 sont rondement enlevés par le beau Paul, tout l'orchestre lui filant aux trousses comme une meute de bassets hound. Tout ce monde cavale vivement, la gestique enthousiaste de John Nelson galvanisant orchestre et soliste. Le Rondo, célèbre morceau de bravoure de la clarinette, en résonne encore pendant tout l'entracte.
Plus de recueillement dans la deuxième partie du concert, débutant avec le spirituel Concertino pour clarinette et petit orchestre op. 48, de Ferruccio Busoni, oeuvre qui marque pour sa part, plus d'un siècle plus tard (1918) la face la plus expérimentale du dernier romantisme. Retour enfin au romantisme encore teinté de classicisme avec la flamboyante Symphonie Italienne du jeune Félix Mendelssohn. Une symphonie servie ce soir al dente, agréablement relevée d'une puissante verve rythmique et mélodique. La tarentelle en est, du reste, légitimement bissée.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 13/04/2004 Anne-Béatrice MULLER |
| Concert de l'Ensemble Orchestral de Paris sous la direction de John Nelson, avec la participation du clarinettiste Paul Meyer au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817)
La Chasse du jeune Henri, ouverture
Carl Maria von Weber (1786-1826)
Concerto pour clarinette n° 1 en fa mineur, op. 73
Paul Meyer, clarinette
Ferruccio Busoni (1866-1924)
Concertino pour clarinette et petit orchestre, op. 48
Paul Meyer, clarinette
FĂ©lix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Symphonie n° 4 en la majeur op. 90 « Italienne »
Ensemble orchestral de Paris
direction : John Nelson | |
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