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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert Vivaldi du Giardino Armonico et de l'alto Sonia Prina au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Le coup de pied de Sonia Prina
Sonia Prina
Somptueuse clôture du Cycle Vivaldi de Jeanine Roze au Théâtre des Champs-Élysées. Les Italiens du Giardino Armonico et l'alto Sonia Prina sont venus réaffirmer leur prééminence dans la musique du Prêtre Roux, avec deux grands tubes : le Stabat Mater et la cantate Cessate, omai cessate. Une leçon de vitalité, mais aussi de style, tant des instrumentistes que de la chanteuse.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 13/05/2004
Yutha TEP
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Soyons clairs, si le Giardino Armonico virevolte avec toujours autant de bonheur dans son patrimoine musical, c'est Prina qui a « ébouriffé » la salle. Certes, les Italiens font toujours parler la poudre, mais ils semblent aussi avoir gagné un supplément de souplesse dans la phrase musicale et le dosage des nuances, les rapprochant un peu plus de ce que propose actuellement l'Accademia Bizantina, voire l'Orchestre Baroque de Venise. Toujours est-il que le travail de Giovanni Antonini, le chef-flûtiste, et de ses camarades s'avère payant, particulièrement dans des Concerti grossi op. 6 n°4 et 6 de Haendel où les interventions du concertino et du ripieno s'entrelacent avec une fluidité remarquable, privilégiant les courbes mélodiques et les frottements harmoniques, dans une exaltation solaire des influences corelliennes.
Et Sonia Prina ? Sans être colossaux, les moyens vocaux sont très appréciables, avec une émission d'un naturel total – on est à des années-lumières d'une Genaux ou même d'une Mirjanovic –, une homogénéité de toute la tessiture et une longueur de souffle qui forcent l'admiration. Seul pèche un petit manque de soutien dans les vocalises, légèrement détimbrées et comme détachées de la ligne vocale. Mais pour le reste, on s'incline. Dans une vision résolument théâtrale du Stabat Mater de Vivaldi, le parti pris – rappelons que dans cette partition, Vivaldi reprend pour les numéros IV à VI le matériau thématique des numéros I à III – est naturellement l'occasion rêvée pour Prina de montrer un art superbe des ornamenti : les oreilles auparavant éprouvées par les approximations qui eurent cours au Palais Garnier ont, n'en doutons pas, apprécié la leçon.
Même engagement dans un Cessate omai cessate où l'alto fait souffler alternativement souffrance exacerbée et révolte explosive – le soutien des cordes du Giardino, vrombissant et tutoyant volontiers le chevalet, la pousse dans le dernier air à des accents proprement sulfureux. La comparaison avec l'intensité expressive et le grain somptueux de Sara Mingardo, ou l'angélisme radieux mais un rien glacé d'Andreas Scholl est inévitable : contentons-nous de dire que, par des moyens différents, Sonia Prina se hisse à un niveau similaire.
Dans ce contexte, deux bis haendeliens, Fammi combattere de Orlando et Empio diro tu sei de Giulio Cesare, prennent l'aspect de coup de pied donné dans d'illustres fourmilières – respectivement, Vivica Genaux et Marjana Mirajnovic.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 13/05/2004 Yutha TEP |
| Concert Vivaldi du Giardino Armonico et de l'alto Sonia Prina au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Antonio Vivaldi (1678-1741)
Stabat Mater RV 621
Cessate, omai cessate RV 684
Sonia Prina, alto
Sonata Al Santo Sepulcro RV 169
Concerto pour flûte picoclo, cordes & basse continue
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
Concerti grossi opus VI n°4 & 6
Giardino Armonico
direction : Giovanni Antonini | |
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