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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Nouvelle production de Parsifal de Wagner mise en scène par Christoph Schlingensief et sous la direction de Pierre Boulez au festival de Bayreuth 2004.
Bayreuth 2004 :
Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (1)
Nous y sommes. Après 24 ans d'absence à Bayreuth, Boulez remet son Parsifal sur le métier. Pour l'occasion, Wolfgang Wagner a misé sur le metteur en scène iconoclaste Christoph Schlingensief. De quoi alimenter un véritable feuilleton estival. Et comme la mise en scène du jeune Allemand sombre dans la plus grande confusion, à Bayreuth, on s'enflamme !
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Cette année, le feuilleton de l'été n'aura pas eu lieu sur les chaînes hertziennes du petit écran mais dans une modeste cité de Franconie, au nord de la Bavière, du nom de Bayreuth. Un décor bien inattendu pour un Dallas culturel, et pourtant…
L'actuel directeur du festival, Wolfgang Wagner, 85 ans à la fin du mois et petit-fils du compositeur, avait misé à l'origine sur Martin Kušej – l'auteur du Don Giovanni à la mode Palmers de Salzbourg – pour illustrer scéniquement le nouveau Parsifal. Mais le jeune metteur en scène autrichien a jeté l'éponge il y a plus d'un an de cela. Alors Wolfgang, qui, pour donner un second souffle à son festival et promouvoir un renouveau artistique, prend des risques non négligeables, s'est rabattu sur Christoph Schlingensief, enfant terrible du théâtre allemand, iconoclaste en diable dont le simple nom sur une affiche fait naître la controverse. Tout un programme pour le retour dans la fosse de Pierre Boulez qui n'avait plus dirigé sur la Colline depuis 1980, dernière année de son légendaire Ring du centenaire avec Patrice Chéreau.
En guise de scandale, on n'eut droit qu'à un pétard mouillé. Toutefois, après la première, on apprenait dans la presse locale que Wolfgang Wagner et Christoph Schlingensief, en total désaccord sur la conception scénique de Parsifal, ne se parlaient plus que par avocats interposés, et que le ténor Endrick Wottrich, qui chante le rôle-titre, avait qualifié le metteur en scène de « cinglé ». Info ou intox ? Toujours est-il que, comme dans tout bon feuilleton hollywoodien, on attend des rebondissements, et le dernier en date vaut son pesant d'or, car on peut désormais lire un peu partout dans le hall du Festspielhaus un communiqué en trois langues des solistes du festival.
Étrange placard vaguement obséquieux à l'égard du public, signé par une petite trentaine de chanteurs, et par le maître des lieux. Nous suivons donc les conseils de l'avertissement en question et faisons appel à notre propre intuition artistique, qui à l'issue de six heures de représentation et malgré deux entractes réparateurs d'une heure chacun, n'aura cessé de nous marteler que ce nouveau Parsifal est un épouvantable naufrage.
Bayreuth 2004 : Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (1)
Bayreuth 2004 : Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (2)
Bayreuth 2004 : Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (3)
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Festspielhaus, Bayreuth Le 18/08/2004 Yannick MILLON |
| Nouvelle production de Parsifal de Wagner mise en scène par Christoph Schlingensief et sous la direction de Pierre Boulez au festival de Bayreuth 2004. | Richard Wagner (1813-1883)
Parsifal, festival scénique sacré en trois actes (1882)
Livret du compositeur
Choeurs et Orchestre du Festival de Bayreuth
direction : Pierre Boulez
mise en scène : Christoph Schlingensief
décors : Daniel Angermayr, Thomas Goerge
costumes : Tabea Braun
éclairages : Voxi Bärenklau
préparation des choeurs : Eberhard Friedrich
Avec :
Alexander Marco-Buhrmester (Amfortas), Robert Holl (Gurnemanz), Endrick Wottrich (Parsifal), John Wegner (Klingsor), Michelle de Young (Kundry), Kwangchul Youn (Titurel), Tomislav Mu?ek (1er chevalier du Graal), Samuel Youn (2e chevalier du Graal), Julia Borchert (1er écuyer), Atala Schöck (2e écuyer), Norbert Ernst (3e écuyer), Miljenko Turk (4e écuyer), Martina Rüping, Jutta Maria Böhnert, Anna Korondi, Carola Guber, Atala Schöck, Julia Borchert (les Filles-fleurs de Klingsor), Simone Schröder (une voix d'alto). | |
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