altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 30 octobre 2024

Nouvelle production de Parsifal de Wagner mise en scène par Christoph Schlingensief et sous la direction de Pierre Boulez au festival de Bayreuth 2004.

Bayreuth 2004 :
Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (2)

© AP

Nous y sommes. Après 24 ans d'absence à Bayreuth, Boulez remet son Parsifal sur le métier. Pour l'occasion, Wolfgang Wagner a misé sur le metteur en scène iconoclaste Christoph Schlingensief. De quoi alimenter un véritable feuilleton estival. Et comme la mise en scène du jeune Allemand sombre dans la plus grande confusion, à Bayreuth, on s'enflamme !
 

Festspielhaus, Bayreuth
Le 18/08/2004
Yannick MILLON
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Complicité artistique

  • Sombre Volga

  • Hommage au réalisme poétique

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • Donner une interprétation du Parsifal de Richard Wagner, nous explique-t-on, n'intéresse pas Christoph Schlingensief, qui préfère ne retenir que ce que l'ouvrage contient d'universel, soit l'expérience de la mort comme seul vecteur de salut pour l'homme. D'où l'orientation de la scénographie vers des sphères culturelles aux rites primitifs (Namibie, Tibet…). Sur le papier, pourquoi pas ? Reste à voir la réalisation scénique.

    Acte I : le rideau se lève sur un décor chargé et confus, posé sur un plateau circulaire, duquel émergent péniblement deux cahutes taguées et un vieux mirador, le tout au milieu de grilles et barbelés dignes d'un camp de concentration. Gurnemanz apparaît, barbe et longue chevelure rousses hirsutes, en homme de Cro-Magnon digne des Pierrafeu auquel ne manque qu'un gourdin en os de mammouth, pendant que les chevaliers du Graal jouent aux cartes dans le mirador. Amfortas chante sa douleur sous un baldaquin aux allures de burka géante, et Parsifal se fait sérigraphier sa robe blanche par des prêtres de toutes religions ayant plongé leurs mains dans une énorme matrice sanglante pendant que le Graal, symbolisé par un petit lapin penaud qu'on transporte dans une cage en verre, ronge quelque carotte.

    Acte II : le château de Klingsor est un négatif du Montsalvat concentrationnaire du premier acte, et le magicien y apparaît en slip, sorcier africain à la plastique avantageuse, qui séquestre Kundry et se tâte l'entrejambes à l'évocation de la beauté de Parsifal, puis, tel Tarzan sur sa liane, descend de son mirador accroché à un filin à l'arrivée du chaste fol. Kundry, en Barbie Pronuptia à perruque rose fluo, viole presque Parsifal qui se refuse à elle, puis revient accoutrée en Amfortas avec la même blessure à l'abdomen pour mieux le séduire. Enfin, clou du spectacle : Klingsor, vexé comme un pou de s'être fait piquer sa lance, prend la fuite à bord d'une fusée, qui décolle avec un méchant bruit de réacteur sur les derniers accords.

    Acte III : Kundry, semblable à quelque Jackson Five obèse, meurt prématurément au milieu de l'acte. Parsifal évolue au milieu d'un parterre de toiles de maîtres surmonté d'un écriteau « Friedhof der Kunst Â» et outre le cadavre de Titurel façon gigot sanguinolent, le cercueil du roi défunt contient aussi le lapin-Graal trépassé, qu'une vidéo nous montre en décomposition avant de laisser apparaître en filigrane du dernier accord l'image du couloir de lumière que rapportent ceux qui ont fait l'expérience de la mort.




    Bayreuth 2004 : Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (1)

    Bayreuth 2004 : Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (2)

    Bayreuth 2004 : Un Parsifal à grandes oreilles, cimetière interactif pour l'art (3)




    Festspielhaus, Bayreuth
    Le 18/08/2004
    Yannick MILLON

    Nouvelle production de Parsifal de Wagner mise en scène par Christoph Schlingensief et sous la direction de Pierre Boulez au festival de Bayreuth 2004.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Parsifal, festival scénique sacré en trois actes (1882)
    Livret du compositeur

    Choeurs et Orchestre du Festival de Bayreuth
    direction : Pierre Boulez
    mise en scène : Christoph Schlingensief
    décors : Daniel Angermayr, Thomas Goerge
    costumes : Tabea Braun
    éclairages : Voxi Bärenklau
    préparation des choeurs : Eberhard Friedrich

    Avec :
    Alexander Marco-Buhrmester (Amfortas), Robert Holl (Gurnemanz), Endrick Wottrich (Parsifal), John Wegner (Klingsor), Michelle de Young (Kundry), Kwangchul Youn (Titurel), Tomislav Mu?ek (1er chevalier du Graal), Samuel Youn (2e chevalier du Graal), Julia Borchert (1er écuyer), Atala Schöck (2e écuyer), Norbert Ernst (3e écuyer), Miljenko Turk (4e écuyer), Martina Rüping, Jutta Maria Böhnert, Anna Korondi, Carola Guber, Atala Schöck, Julia Borchert (les Filles-fleurs de Klingsor), Simone Schröder (une voix d'alto).

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com