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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital du ténor Rolando Villazon accompagné par l'Orchestre de l'Opéra Royal de Wallonie sous la direction de Marco Zambelli au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
Triomphe dans la joie
Ce récital était attendu de longue date, et s'est déroulé dans un TCE plein à craquer. C'est un mémorable triomphe qu'a connu le ténor mexicain Rolando Villazon. Son premier récital parisien a reçu un accueil délirant et mérité, comme on n'en avait plus vu depuis des lustres. Une personnalité de première grandeur.
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Même si la formule du concert avec orchestre n'est pas sans inconvénient, avec ses alternances artificielles d'airs et de morceaux symphoniques, elle se prête fort bien à cette sorte d'examen de passage qu'est un premier concert parisien. Les plus grands du passé et du présent s'y sont soumis sans réticences. Le jeune ténor mexicain Rolando Villazon, déjà entendu à l'Opéra Bastille dans Faust et dans la Traviata, déjà encensé pour ses disques d'airs italiens et français publiés par EMI, ne doit pas regretter de s'être soumis à cette tradition. Un Théâtre des Champs-Élysées comble, un public debout hurlant son enthousiasme à la fin du concert et après chacun des cinq bis, on n'avait pas vu ni entendu ça depuis des lustres.
Il faut dire que Villazon a tout pour plaire : il est jeune, mince, beau garçon, à l'aise sur une scène, avec un comportement très décontracté qui révèle une gentillesse et une simplicité naturelles que tous ceux qui le connaissent personnellement ne manquent pas de confirmer. Et comme la voix est à l'avenant, riche, facile, colorée, séduisante, le public est emporté dans un de ces délires que seuls les chanteurs peuvent engendrer.
Mais au-delà de ce phénomène quasi physique, il faut reconnaître que le chant de Villazon est d'un très grand raffinement, que l'interprétation se pare de mille nuances, du plus ténu piano au forte le plus ardent, que le phrasé est toujours musical et contrôlé, que le souffle paraît inépuisable et que le chanteur s'investit avec un enthousiasme, une ardeur et une générosité incroyables.
Alors, comment s'étonner que l'on ressente profondément une joie rayonnante à l'entendre, une joie qu'il cherche de toute évidence à nous communiquer. Impression de bonheur, d'euphorie, qu'il est si rare de connaître aujourd'hui en pareilles circonstances que l'on passerait à côté de l'essentiel en relevant telle faute de prononciation dans un français nettement meilleur que celui de bien de nos compatriotes, où une aisance plus franche dans le répertoire italien, ou encore l'accompagnement assez indifférent de l'orchestre.
Un triomphe comme celui-ci compte dans une jeune carrière. C'est un atout, car le public est fidèle avec ceux qui justement savent le gratifier d'un tel bonheur.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 30/03/2005 Gérard MANNONI |
| Récital du ténor Rolando Villazon accompagné par l'Orchestre de l'Opéra Royal de Wallonie sous la direction de Marco Zambelli au Théâtre des Champs-Elysées, Paris. | Berlioz, Gounod, Massenet, Donizetti, Verdi, Puccini, Cilea
Rolando Villazon, ténor
Orchestre de l'Opéra Royal de Wallonie
direction : Marco Zambelli | |
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