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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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Première à Londres du Concerto pour violoncelle en la majeur de Dvorak.
Dvorak à l'Age des Lumières
Quiconque regardant l'annonce de ce Concerto pour violoncelle en la majeur de Dvorak, aurait pu croire à une coquille. Mais l'oeuvre présentée par Steven Isserlis avec l'Orchestre de l'Age des Lumières fut réellement en la majeur et datait de 1865. Bien qu'elle ne fût pas présentée comme telle, il s'agissait très probablement d'une première londonnienne. Mais était-ce réellement Dvorak ?
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Queen Elizabeth Hall, London
Le 22/03/2000
Barry MILLINGTON
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
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Dvorak laissa un concerto en la majeur sous la forme d'une partition pour violoncelle et piano, ne s'aventurant jamais à l'orchestrer ou à le préparer en vue d'une exécution. Ce n'est qu'en 1929 que le compositeur allemand Gunter Raphael réalisa sa propre édition de l'oeuvre, l'écourtant drastiquement et remaniant fondamentalement sa structure thématique. Dans le programme, une apologie intitulée "Pourquoi je joue le Concerto pour violoncelle en la majeur de Dvorak dans la version Raphael", Isserlis suggère que Raphael "a profondément révisé le concerto comme il imaginait que le Dvorak de la maturité l'aurait fait, se serait-il repenché sur l'oeuvre", rendant la partie de violoncelle plus lyrique, la forme moins expérimentale. Quoi qu'il en soit, il applaudit également Raphael pour avoir "préservé l'esprit fondamental de l'original de Dvorak" - une affirmation bien plus discutable. L'oeuvre de Raphael a bien peu à voir avec Dvorak, extirpant les idiosyncrasies de l'original en faveur d'un lyrisme onctueux. Raphael a peut-être "amélioré" le concerto - il a certainement rendu la partie orchestrale plus intéressante qu'elle ne l'était dans la partition pour piano, et il a coupé une bonne part de répétitions inutiles. Mais quel paradoxe de mobiliser un orchestre jouant sur instruments d'époque pour proposer ce qui est par essence un travestissement d'une oeuvre originale ! Isserlis s'est néanmoins révélé un défenseur éloquent de la version favorisée, flattant les envolées de ses lignes lyriques avec un ton chaleureux et vibrant.
Le complément du programme consistait en l'ouverture, le scherzo et le finale de la Symphonie n° 1 Le Printemps de Schumann, pour lesquels la contribution de l'orchestre fut davantage sous les projecteurs, pas toujours à son avantage cependant. Si les timbres plus percutants et les textures allégées produits par les instruments d'époque furent appréciables, on se serait volontiers dispensé de l'acidité des vents et de la rudesse de sonorités souvent éraillées. Il reste heureusement la direction fraîche et fougueuse de Paavo Jarvi. Sous sa coupe, l'Orchestre de l'Age des Lumières offrit un jeu frissonnant de vie rythmique et d'un engagement généreux mais chiche en finesse.
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Queen Elizabeth Hall, London Le 22/03/2000 Barry MILLINGTON |
| Première à Londres du Concerto pour violoncelle en la majeur de Dvorak. | Steven Isserlis, violoncelle
Orchestre de l'Age des Lumières
Paavo Jarvi, direction
Concerto pour violoncelle en la majeur de Dvorak - Symphonie n° 1 "Le Printemps" de Schumann. | |
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