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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Reprise de la Jenůfa de Janáček mise en scène par Nikolaus Lehnhoff pour le Glyndebourne Festival Opera, sous la direction de Lothar Koenigs Ă  l'OpĂ©ra de Lyon.

Trilogie Janáček (1) :
Les promesses de Jenůfa

© GĂ©rard Amsellem

Orla Boylan (Jenůfa)

Pour ouvrir le bal d'une trilogie Janáček lyonnaise attendue comme l'un des moments phares de la saison, le plus cĂ©lèbre opus lyrique du compositeur, Jenůfa, s'Ă©panouit plutĂ´t bien dans la mise en scène classique mais parfaitement rĂ´dĂ©e de Nikolaus Lehnhoff, une distribution discutable mais finalement homogène et la direction chauffĂ©e Ă  blanc de Lothar Koenigs.
 

Opéra national, Lyon
Le 20/05/2005
Yannick MILLON
 



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  • La Jenůfa de Lehnhoff Ă  Glyndebourne est un classique, immortalisĂ© par un DVD Arthaus dont l'atout majeur reste la Kostelnička impitoyable et carnassière d'Anja Silja. EsthĂ©tiquement un peu datĂ©e et jamais renversante, la production trouve nĂ©anmoins le ton juste pour ce drame rural qu'elle illustre avec figuralisme. Son premier acte très rouge, sa roue de moulin, son intĂ©rieur très bleu, ses Ă©clairages latĂ©raux sont bien sages et conventionnels, mais privilĂ©gient une mĂ©canique théâtrale parfaitement rĂ´dĂ©e et toujours lisible, qui traduit bien les enjeux du drame et la psychologie des protagonistes.

    On Ă©mettra d'abord quelques rĂ©serves sur la Jenůfa d'Orla Boylan. Le manque d'implication en scène, d'Ă©volution dans la caractĂ©risation du rĂ´le, l'effacement trop systĂ©matique, le timbre un peu vert et le mĂ©dium grĂŞle de l'Irlandaise ne servent jamais la grâce du personnage. Si quelques beaux moments affleurent, la prière, altĂ©rĂ©e par un vibrato mĂ©canique, manque vraiment de rondeur dans la phrase, d'abandon.

    AnnoncĂ©e souffrante et souvent contrainte Ă  s'Ă©claircir la voix, la Kostelnička de Kathryn Harries est le nĂ©gatif de celle d'Anja Silja. Autant cette dernière est implacable, autant l'on sent d'emblĂ©e chez la Britannique les lĂ©zardes sous le roc. Il y aurait beaucoup Ă  redire sur ce faux mezzo, sur cette voix de poitrine trafiquĂ©e oĂą passe de l'air, sur un souffle assez court ce soir, sur un vibrato souvent affolĂ©, mais l'humanitĂ© qui perce sous la nĂ©cessaire soumission aux conventions sociales, l'aigu fiĂ©vreux, la mezza voce intensĂ©ment expressive sont au service d'un personnage ambigu, jamais monolithique, beaucoup plus vulnĂ©rable que de coutume.

    Kathryn Harries (Kostelnička) / © GĂ©rard Amsellem

    Très vaillant et clair, voire claironnant de timbre, le Laca de Stefan Margita, à l'aigu puissant mais droit, assez peu séduisant, s'avère toutefois touchant, notamment dans une demi-teinte soignée, et incarne bien la voix du mal-aimé, surtout en face du Števa superbe de crânerie, de rayonnement d'aigu et de projection de Valentin Prolat, qui se paie le luxe de dominer de sa ligne conquérante les ténors du choeur, par ailleurs excellent.

    On a souvent décrié un orchestre de qualité moyenne dans les productions lyonnaises. Ce soir, l'orchestre de l'Opéra paraît transfiguré. Déjà tout à fait gagné à la cause du jeune chef Lothar Koenigs la saison passée pour un Wozzeck anthologique, il délivre ce soir une prestation de fosse de très haut niveau. Dans un geste passionné, sans relâche, un sens dramatique digne des plus grands chefs de théâtre, Koenigs empoigne la partition et la fait chanter et danser en permanence, délivrant des attaques de cordes franches et mordantes, une lecture à la pointe sèche qui cimente l'équipe musicale au point de gommer les défaillances individuelles des uns et des autres.

    Un début de trilogie prometteur, en espérant une Katia et une Affaire Makropoulos au moins de la même eau.




    Opéra national, Lyon
    Le 20/05/2005
    Yannick MILLON

    Reprise de la Jenůfa de Janáček mise en scène par Nikolaus Lehnhoff pour le Glyndebourne Festival Opera, sous la direction de Lothar Koenigs Ă  l'OpĂ©ra de Lyon.
    Leoš Janáček (1854-1928)
    Jenůfa, opĂ©ra en trois actes (1904)
    Livret du compositeur, d'après la pièce JejĂ­ pastorkyňa (Sa belle-fille) de Gabriela Preissová

    Choeurs et Orchestre de l'Opéra de Lyon
    direction : Lothar Koenigs
    mise en scène : Nikolaus Lehnhoff
    décors et costumes : Tobias Hoheisel
    Ă©clairages : Wolgang Goebbel

    Avec :
    Orla Boylan (Jenůfa), Kathryn Harries (Kostelnička), Stefan Margita (Laca Klemen), Valentin Prolat (Števa Buryja), Menai Davies (Štařenka Buryja), Vanessa Woodfine (Karolka), Jonathan Veira (le contremaĂ®tre du moulin), Gordon Sandison (le maire du village), Eiddwen Harrhy (sa femme), Kathleen Wilkinson (une bergère), Rebecca Nash (Barena), Gail Pearson (le pâtre Jano), Alexandra GuĂ©rinot (la tante).

     


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