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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert symphonique du festival du Haut-Jura avec l'Orchestre de l'Opéra national de Lyon sous la direction de Gérard Korsten au Palais des sports, St-Claude.
Tandem Ă suivre
Gerard Korsten
Pour son week-end d'ouverture, le festival du Haut-Jura, qui fête sa XXe édition cette année, a invité Gérard Korsten à diriger l'orchestre de l'Opéra de Lyon. Une premier contact excellent à quelques jours de l'Upupa de Henze et avant la reprise d'Ariane à Naxos en début de saison prochaine à l'Opéra avec le même tandem.
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Il y a tout lieu de tirer bon augure de la collaboration entre Gérard Korsten et l'Orchestre de l'Opéra de Lyon. Le chef prend en main pour la première fois l'orchestre qu'il va diriger d'ici quelques jours à Lyon dans l'Upupa de Henze, et surtout à la rentrée prochaine dans la reprise d'Ariane à Naxos. Le festival du Haut-Jura leur permet cette première rencontre avant une confrontation avec le public lyonnais.
Korsten repense la matière sonore de l'orchestre de l'Opéra pour lui donner plus de cohésion, dans une image sonore qui gagne en ampleur et profite avantageusement d'une acoustique légèrement moins sèche que celle de l'Opéra Nouvel. On redécouvre alors un véritable son d'orchestre avec une homogénéité et une consistance auxquelles l'Orchestre de l'Opéra ne nous avait pas habitués. Bref, il acquiert davantage d'identité.
Le chef livre une lecture vivante et alerte de la Belle Mélusine de Mendelssohn, conférant aux cordes la légèreté et la souplesse nécessaires. Dans le même esprit mendelsshonien, les lignes ressortent toujours avec fluidité. À voir diriger Korsten, on s'étonne pourtant de la grande précision de l'orchestre. Sa gestique est raide, peu agréable, même quelquefois fanfaronne — à quoi bon battre des triples croches ? — mais le résultat est là , fruit d'un travail probablement très exigeant.
Suit la Symphonie concertante pour hautbois, clarinette, basson, cor et orchestre de Mozart, dont l'interprétation est plus contestable. Si Korsten rééquilibre habilement les différents pupitres d'un orchestre en léger sureffectif pour ce répertoire, tout en s'attachant à un grain sonore adéquat, les solistes s'illustrent par leur fadeur : le hautbois de Frédéric Tardy dérange par un timbre disgracieux, impersonnel et étriqué ; le basson de Carlo Colombo manque de présence tandis que Jean-Philippe Cochenet reste tout à fait honnête mais neutre au cor. Seule la clarinette de Jean-Michel Bertelli ressort du lot avec une palette de nuances plus élargie et soignée. Mais le quatuor manque d'engagement et de complicité.
Une 9e de Schubert motorique et tranchante
La Grande symphonie de Schubert s'impose en revanche comme un moment symphonique particulièrement fort. Korsten livre une lecture motorique, incisive, en insistant sur la crudité et le tranchant des rythmes. L'orchestre est parfaitement soupesé pour rendre aussi bien clarté aux plans sonores que pour servir un discours dramatique. Là encore, l'absence de baguette ne nuit jamais à la précision, l'orchestre faisant preuve d'une bonne tenue. Le chef sud-africain gère l'ensemble en ménageant des soubresauts intelligemment sentis.
En cultivant constamment l'acuité rythmique, la symphonie se déroule de manière inexorable jusqu'à son terme, dans une coda électrique. Il en résulte une architecture bien menée autant qu'une lecture intéressante de bout en bout. En somme, avec cette vision incisive, Korsten place plus volontiers la 9e de Schubert dans le sillage du dernier Beethoven que dans l'anticipation des vastes espaces brucknériens.
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Palais des sports, St-Claude Le 11/06/2005 Benjamin GRENARD |
| Concert symphonique du festival du Haut-Jura avec l'Orchestre de l'Opéra national de Lyon sous la direction de Gérard Korsten au Palais des sports, St-Claude. | Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
La Belle MĂ©lusine, ouverture en fa majeur, op. 32 (1834)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Symphonie concertante pour hautbois, basson, cor et orchestre en mib majeur, K. 297b
Frédéric Tardy, hautbois
Jean-Michel Bertelli, clarinette
Carlo Colombo, basson
Jean-Philippe Cochenet, cor
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie n°9 en ut majeur D. 944, « la Grande » (1826)
Orchestre de l'Opéra national de Lyon
direction : Gerard Korsten | |
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