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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Ricardo Muti dirige l'Orchestre National de France, Théâtre des Champs Elysées, Paris.
Riccardo Muti, une propreté de tradition
Cela fait sept ans que Riccardo Muti prend chaque saison rendez-vous avec l'Orchestre national de France. Une histoire d'amour ? Une chose est évidente, les musiciens du National dont la réputation est loin d'être des plus flatteuses, s'entendent à merveille avec l'Italien. Un détail certes bien peu musical, mais important, quand on sait à quel point la qualité de leurs prestations se mesure à l'aune de leur motivation du moment.
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De toute évidence, Riccardo Muti appartient à la catégorie des grandes baguettes du passé, celle des Toscanini, des Furtwaengler, des Jochum, et préfère tout ignorer des avancées musicologiques de ces quarante dernières années. Son Mozart n'a ni la légèreté ni la transparence que l'on retrouve habituellement chez les tenants d'une certaine authenticité, et son Brahms possède une " force motorique " qui peut surprendre. Ce sont là des orientations stylistiques contestables, mais qui ont le mérite de respecter une logique interne, avec pour axe central une pulsation rythmique impeccable. La Sérénade n° 10 " Gran Partita " pour treize instruments de Mozart est une " convocation " au sommet des pupitres de vents et de cuivres du National. Un test grandeur nature. Ils s'en sortent bien. Mieux, ils offrent au public du Théâtre des Champs-Elysées une belle démonstration de leurs atouts, tant sur le plan individuel que collectif : rondeur des timbres et cohérence de l'ensemble. Reste quelques écueils de justesse dans les premières mesures et certaines lourdeurs. De son côté, Muti bat consciencieusement la mesure , sans inventivité particulière : la propreté est de mise.
La Sérénade n° 1 de Brahms est plus problématique, avec ses pupitres de cordes au grand complet. L'esprit intimiste de cette musique peut-elle être respectée avec de pareils effectifs ? Il s'agit d'une sérénade, non d'une symphonie, et Muti a peut-être fait là un mauvais calcul : les cordes sonnent grassement ; la petite harmonie est souvent lointaine, comme absente ; la " balance " devient vite une mission impossible, en raison sans doute de la fausse bonne idée de placer les altos à l'extrême droite. Les accents drus cisèlent la masse, en même temps que les brumes nordiques s'éloignent.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 07/04/2000 Stéphane HAIK |
| Ricardo Muti dirige l'Orchestre National de France, Théâtre des Champs Elysées, Paris. | Riccardo Muti et l'Orchestre national de France
Sérénade n° 10 KV 361 " Gran Partita " de Mozart - Sérénade n° 1 de Brahms | |
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