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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Maître de la chanson polyphonique de la Renaissance où il a imposé un perfectionnisme qui semble décourager toute autre initiative dans ce répertoire, l'Ensemble Clément Janequin ne dédaigne pas, à l'occasion, d'aller butiner dans d'autres siècles. Ce qui nous a déjà valu, à ses débuts, quelques incursions bienvenues dans les intermèdes dont Marc-Antoine Charpentier accompagnait les comédies et divertissements de Molière pour la cour de Louis XIV.
C'est ce passé scénique qui rattrapait Dominique Visse et sa petite équipe lors d'un tout récent concert au Théâtre du Châtelet. Un concert qui n'était pas voué qu'à la farce mais faisait aussi dans la mélancolie et l'élégie, telle la Cantate Orphée du même Charpentier. Si deux solistes sur trois ont changé chez les Janequin, la qualité demeure la règle d'or de l'interprétation, avec une palette d'effets allant de la touche doloriste (précisément, la cantate Orphée) à l'irrésistible trait burlesque dans l'extrait du Mariage forcé, pastiche vraiment très réussi des excès expressifs de l 'école italienne. Seul bémol à mon enthousiasme dans les pages en complément de programme : la cantate de Pierre de la Garde, qui montrait toute la distance séparant un petit maître du XVIIIe siècle d'un chef de file comme Charpentier.
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Théatre du Châtelet, Paris Le 26/03/2000 Roger TELLART |
| L'Ensemble Clément Janequin au Théâtre du Châtelet, Paris. | Ensemble Clément Janequin
Dominique Visse, haute-contre et direction
Oeuvres de Marc-Antoine Charpentier et Pierre de la Garde : Les Fous divertissants, Orphée, Le Mariage forcé. | |
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