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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Seiji Ozawa et le Philharmonique de Vienne à Londres.

Aimez-vous Brahms ?
© Sebastian Cortes - Universal

© Sebastian Cortes - Universal

Sans nul doute, l'Orchestre Philharmonique de Vienne aime assurément le compositeur si l'on en juge par leur programme au Festival Hall le 15 mars dernier : Brahms, Brahms et encore Brahms. Une démonstration d'un super-orchestre avec à sa tête Seiji Ozawa.
 

Royal Festival Hall, London
Le 15/03/2000
Barry MILLINGTON
 



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  • En dépit des apparences, le Philharmonique de Vienne n'a pas toujours apprécié Brahms. En 1869, certains membres de l'orchestre refusèrent de jouer la Sérénade en ré majeur, de même que, peu d'années plus tard, Hans Richter dut défendre le compositeur contre les critiques émises par l'orchestre. On peut comprendre que des gens aient des difficultés à accepter Schoenberg ou même Mahler. Mais Brahms ? Seuls des Viennois pouvaient le trouver problématique. Du mois sont-ils cohérents dans leur conservatisme. Le Philharmonique de Vienne reste le seul orchestre au monde persuadé que des musiciennes sont inférieures à leurs collègues mâles : pas une seule femme n'a été entr'aperçue sur scène pour ce concert sans harpe ! Il n'y eut toutefois pas de manifestations à ce sujet (1) ; ni sur aucun autre d'ailleurs, et même les tracts en bas des marches du Festival Hall faisaient la promotion de l'orchestre. Et si c'est Brahms que vous vouliez, il y a peu de sujets prêtant le flanc à la critique dans la démonstration de cet super-orchestre. Il est vrai que ni eux, ni Seiji Ozawa -leur chef pour la circonstance -ne s'intéressèrent à la manière dont Brahms était joué par leurs arrières-grands-pères. Mais alors que les Mozart de cet orchestre sonnent désespérément anachroniques de nos jours, leur Brahms se porte bien mieux. Avec des timbres bien moelleux et arrondis, une élégance onctueuse dans le phrasé, la manière viennoise dans Brahms est en harmonie avec une opinion générale si bien enracinée qu'il a peu de chance de froisser quelques sensibilités que ce soit.


    L'Ouverture Tragique, par laquelle ils commencèrent, illustra la plupart des vertus viennoises : bourrasques du destin dans un poing ganté de velours, riches textures des cordes irradiées par des bois chaleureux et les cuivres rutilants, une exécution presque immaculée à tous les niveaux. Les Variations sur un Thème de Haydn en ajoutèrent une autre : la versatilité des registres stylistiques. Une vertu particulièrement utile pour soutenir l'intérêt des variations, et l'on ne peut que s'émerveiller devant la douceur des transitions, du bouillonnement bavard de la sixième variation à la grâce mélodieuse de la septième, puis à la turbulence contenue de la huitième. Le meilleur moment fut cependant fut la Symphonie n°4 qu'Ozawa sculpta de façon impressionnante en une arche expressive continue. Dans le premier mouvement, les phrases des cordes surgirent et s'envolèrent sur la toile de fond des timbres dorés des bois et des cuivres, suffisamment riches en clair-obscur pour écarter toute lourdeur dans le somptueux tapis sonore. Les épisodes ultérieures de ce mouvement furent énoncés passionnément et une intensité similaire parcourut l'Andante : d'abord dans l'urgence des pizzicati, puis dans la construction de la mélodie principale jusqu'à son climax. Le Scherzo fut marqué par une énergie retentissante et la grande passacaille finale se révéla une chevauchée déterminée vers une conclusion tonifiante.


    (1) leur passage parisien au Théâtre des Champs-Elysées fut nettement plus mouvementé, lire à ce sujet la revue de presse de début avril




    Royal Festival Hall, London
    Le 15/03/2000
    Barry MILLINGTON

    Seiji Ozawa et le Philharmonique de Vienne à Londres.
    Orchestre Philharmonique de Vienne
    Seiji Ozawa, direction
    Œuvres de Brahms : Ouverture Tragique, Variations sur un Thème de Haydn , Symphonie N°4.

     


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