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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Reprise d'Ariane à Naxos de Richard Strauss dans la mise en scène d'Elijah Moshinsky et sous la direction de Kirill Petrenko au Met de New York.

Splendeurs inattendues
© Marty Sohl / Metropolitan Opera

Jon Villars (Bacchus) et Violeta Urmana (Ariane).

Boudée par un public n'ayant d'yeux et d'oreilles que pour le Falstaff de Bryn Terfel ou pour la Manon de Renée Fleming, cette reprise d'Ariane à la scénographie luxueuse et portée par une distribution de toute première envergure pourrait bien s'avérer le joyau insoupçonné de cette semaine d'ouverture de saison du Met.
 

Metropolitan Opera, New York
Le 24/09/2005
Renaud LORANGER
 



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  • DĂ©cidĂ©ment, il est malaisĂ© de faire entendre sa voix entre deux superstars du monde lyrique, au point que l'on se demande si les urgentes dolĂ©ances du Compositeur de cette miraculeuse Ariane ne s'adressent pas aussi au public, du moins Ă  un public absent qui se prive des bienfaits d'un moment de musique d'une rare authenticitĂ©. Les absents ont toujours tort, qu'ils se le tiennent pour dit ; dans l'intervalle, les invitĂ©s de messieurs Strauss et Hoffmannsthal s'en donnent Ă  coeur joie.

    La production signée Elijah Moshinsky, en usage depuis déjà treize ans, n'a pas pris une ride. On sourit, au prologue, à la vue de cette burlesque construction en coupe, dans laquelle l'artiste et son maître se retrouvent littéralement prisonniers au sous-sol alors que les festivités vont bon train au-dessus d'eux ; on sera séduit ensuite par les amalgames de coloris chatoyants des décors et costumes dévoilés pendant l'opéra, véritables touches oniriques auxquelles n'échappent pas un brin de naïveté.

    Et c'est probablement là que réside toute la force de cette superbe conception scénique : la représentation de l'expérience de création artistique, vierge d'artifices et nue, comme une bulle de rêve hors du monde et franche de contraintes, lieu unique d'une catharsis salutaire même si fécondée par des éléments extérieurs.

    Susan Graham (le Compositeur) © Marty Sohl / Metropolitan Opera

    Succédant à Deborah Voigt dans le rôle-titre, Violeta Urmana impressionne et émeut par un souffle infini et le galbe d'une voix dont la chaleur contraste avec nombre d'interprètes présentes et passées. La sincérité de l'incarnation vient compenser une certaine minceur de l'aigu, qui malgré sa puissance et son unité n'est pas encore celui d'un grand soprano straussien.

    Mutine, enjôleuse, insolente et irrésistible, la Zerbinetta de Diana Damrau lui vaut, à ses débuts in loco, un extraordinaire triomphe comme le public new-yorkais sait si bien en servir, si insistant dans son exultation qu'il force même la soprano à sortir de son personnage quelques secondes pour saluer après un Grossmächtige Prinzessin d'anthologie. La ductilité et le caractère ludique de la vocalisation ne sont pas sans rappeler une Bartoli, dans un tout autre registre, et la direction du Met annonce déjà son retour en Constance et en Rosine au cours de prochaines saisons.

    Un compositeur Ă  donner le frisson

    Malgré tout, à travers tant de feux éclatants, c'est à Susan Graham que l'on doit la plus grande réussite de ce spectacle. Le Komponist de la mezzo américaine marquera les mémoires, tant par son unité de timbre et son homogénéité de registres que par la souveraineté d'un legato qu'on croirait destiné à l'écriture straussienne et le bouleversant portrait qu'elle trace d'un personnage complexe, d'une humanité et d'une sensualité à donner le frisson. Les rôles secondaires sont tous superbement tenus, du Maître de musique de Thomas Allen à l'Harlekin de Christopher Maltman. Seule toute petite ombre au tableau, le Bacchus de Jon Villars, à la caractérisation un peu fruste.

    Dans la fosse, Kirill Petrenko tire de l'orchestre de la maison une peinture sonore aérée et souple dont la richesse s'allie à merveille avec la beauté du plateau.




    Metropolitan Opera, New York
    Le 24/09/2005
    Renaud LORANGER

    Reprise d'Ariane à Naxos de Richard Strauss dans la mise en scène d'Elijah Moshinsky et sous la direction de Kirill Petrenko au Met de New York.
    Richard Strauss (1864-1949)
    Ariadne auf Naxos, opéra en un prologue et un acte (1912-16)
    Livret de Hugo von Hoffmannsthal

    Orchestre du Metropolitan Opera
    direction : Kirill Petrenko
    mise en scène : Elijah Moshinsky, reprise par Laurie Feldman
    décors : Michael Yeargan
    costumes : Michael Yeargan

    Avec :
    Thomas Allen (le Maître de musique), Bernard Fitch (le Majordome), James Courtney (un Laquais), Mark Lundberg (un Officier), Susan Graham (le Compositeur), Jon Villars (le Ténor / Bacchus), Patrick Carfizzi (le Perruquier), Diana Damrau (Zerbinetta), Violeta Urmana (Prima Donna / Ariadne), Tony Stevenson (le Maître à danse), Christopher Maltman (Harlekin), Eduardo Valdes (Brighella), Garrett Sorenson (Scaramuccio), Andrew Gangestad (Truffaldino), Olga Makarina (Naïade), Susanna Poretsky (Dryade), Nicole Heaston (Echo).

     


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