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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Nouvelle production de la Veuve joyeuse de Franz Lehà r mise en scène et adaptée par Jérôme Savary, et sous la direction de Gérard Daguerre à l'Opéra-Comique, Paris.
Les couleurs de la Veuve
Amuseur national patenté, Jérôme Savary monte à l'Opéra-Comique l'exacte Veuve joyeuse que l'on pouvait attendre de lui. Professionnalisme sans faille des chanteurs, des acteurs, des danseurs, mise en scène enlevée, enthousiasme du public, les ingrédients sont là pour composer une soirée haute en couleurs.
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Évidemment, il ne s'agit pas de demander à l'ex-patron du Grand Magic Circus, comme à son pianiste-chef d'orchestre Gérard Daguerre, trop de subtilité viennoise. Évidemment, on tient là une Veuve joyeuse éminemment parisienne, voire savaryenne. Le metteur en scène semble regretter son théâtre de Chaillot, ou du moins vouloir lui rendre hommage en faisant descendre d'hélicoptère, sur le parvis de Chaillot, une Missia Palmieri invitée à des festivités à la Cinémathèque. Comme toujours chez Jérôme Savary, le spectacle ne pourrait être complet sans ses acrobates, mimes et danseuses de french-cancan : l'ensemble soulève, auprès du public, une franche gaieté et un enthousiasme de bon aloi.
Quant au chef, il a finalement bien compris l'essence même de l'opérette, avec son côté fatalement composite et européen, en imprimant aux célébrissimes valses viennoises qui forment l'essentiel de la partition une agogique minimale, à la Waldteufel, un trois temps très régulier, typiquement français. Du reste, l'orchestre ne démérite nullement et soutient une production parfaitement huilée.
La distribution – celle, du moins, de ce soir, puisque trois équipes se relaient jusqu'au mois de janvier – est, dans l'ensemble, adaptée et efficace : Anne-Marguerite Werster, avec des moyens qui dépassent certainement l'opérette, affiche un sérieux peut-être un peu excessif dans une production pour le moins déjantée tandis que, voix de crécelle et physique d'allumette, Patricia Samuel a la gouaille communicative, quitte parfois à en faire trop. Prince Danilo au vrai physique de jeune premier, clair baryton d'opérette, Ivan Ludlow séduit immédiatement, face au sympathique Camille de Coutançon de Martial Defontaine et au baron Popoff plein de truculence de Patrick Rocca.
Un spectacle d'excellente qualité, qui redonne des couleurs à un automne musical parisien un peu gris.
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Opéra Comique - Salle Favart, Paris Le 18/10/2005 Anne-Béatrice MULLER |
| Nouvelle production de la Veuve joyeuse de Franz Lehà r mise en scène et adaptée par Jérôme Savary, et sous la direction de Gérard Daguerre à l'Opéra-Comique, Paris. | Franz Lehà r (1870-1948)
La Veuve joyeuse, opérette en trois actes
Livret de Victor Léon et Léo Stein d'après l'Attaché d'ambassade d'Henri Meilhac
Aadaptation française de Gaston de Caillavet et Robert de Flers
Nouvelle adaptation de JĂ©rĂ´me Savary
Coproduction Opéra Comique – Opéra Royal de Wallonie – Opéra de Lausanne
Orchestre du Théâtre national de l'Opéra-Comique
direction : GĂ©rard Daguerre
mise en scène : Jérôme Savary
décors : Ezio Toffolutti
costumes : Michel Dussarrat
chorégraphie : Nadège Maruta
Avec :
Ivan Ludlow (le prince Danilo), Martial Defontaine (Camille de Coutançon), Patrick Rocca (le baron Popoff), Éric Laugérias (Figg), Olivier Podestà (D'Estillac), Frédéric Longbois (Lérida), Olivier Peyrebrune (Kromski), Guy Vivès (Bogdanowitch), Frédéric Strouck (Pristchitch), Michel Tellechea (le gérant de chez Maxim's), Anne-Marguerite Werster (Missia Palmieri), Patricia Samuel (Nadia, baronne Popoff), Susan Miller (Olga Kromska), Isabelle Renard (Sylviane Bogdanowitch), Marie-France Goudé-Ducloz (Prascovia Pristchitch). | |
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