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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert de l'Orchestre de Paris, sous la direction de Frans Brüggen, avec la participation du pianiste Frank Braley à la salle Gaveau, Paris.

Brüggen mène la danse

Avec trois oeuvres de Rameau, Fauré et Poulenc, tirées chacune de divertissements dansés, c'est à l'esprit des Lumières et des fêtes galantes que le grand maître du baroque Frans Brüggen avait voulu rendre hommage à la tête de l'Orchestre de Paris. Un hommage à une musique française lumineuse, ornée d'accents colorés.
 

Salle Gaveau, Paris
Le 24/11/2005
Pauline GARAUDE
 



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  • Qu'est-on en droit d'attendre d'un baroqueux dans Masques et Bergamasques de Fauré et dans le Concerto pour piano de Poulenc ? Une lecture éblouissante et un jeu contrasté, des pupitres très distincts où l'on entend clairement les correspondances entre les différents groupes, des nuances et des oppositions de timbre marquées, le tout conférant une palette de couleurs très riche et une élégance du phrasé, rehaussées par un legato soutenu et une rythmique bondissante. La danse dans toute son élégance !

    Et Brüggen sait jouer sur les atmosphères, les changements de climat. Dans Fauré, à l'Ouverture majestueuse, succède une Pastorale ondoyante, un brin nostalgique, puis un Menuet et une Gavotte remplis d'allégresse avec des archets très volubiles et des contrebasses qui marquent le pas de la danse. Belle conclusion aussi que cette Pavane où plane le mystère.

    Dans le Concerto pour piano de Poulenc domine l'ironie, et l'onirisme, par le jeu très pétillant du pianiste Frank Braley, ses accents narquois et son phrasé à l'élégance presque insolente – surtout dans le deuxième mouvement où il fait preuve d'une grâce mozartienne. Le Finale prend des allures de gerbe d'étincelles. Là encore, Brüggen dirige avec un sens aigu de la phrasé mélodique – jamais trop romantique ni trop légère – et de la couleur. Dans le premier mouvement, il souligne les dialogues entre les flûtes et les violons, joue sur cette tension émotionnelle entre gravité et légèreté, allant parfois jusqu'au tragique dans certains passages qui ne sont pas sans rappeler le déchirant Stabat Mater. Mais il sait aussi donner de la masse à l'orchestre, tout comme redevenir espiègle en une fraction de seconde.

    Dans Naïs de Rameau se côtoient le raffinement le plus exquis et la veine la plus populaire. Une constante avec ce goût inné pour le descriptif et la nostalgie tempérée par la bonne humeur que l'on retrouve dans les oeuvres de Fauré et Poulenc. Brüggen joue sur la noblesse et le pas majestueux dans l'Ouverture et l'Entrée des dieux. Bucolique dans la Musette, il fait briller les flûtes avec grâce dans les deux Gavottes. C'est peut être dans le Rigaudon qu'il séduit le plus, par une vigueur quasi rustique et des timbres instrumentaux truculents. Mais c'est sur une douce rêverie et un certain mystère de la Musette que vont se clore cette soirée dédiée à la danse et aux couleurs françaises.




    Salle Gaveau, Paris
    Le 24/11/2005
    Pauline GARAUDE

    Concert de l'Orchestre de Paris, sous la direction de Frans Brüggen, avec la participation du pianiste Frank Braley à la salle Gaveau, Paris.
    Gabriel Fauré (1845-1924)
    Masques et Bergamasques, suite d'orchestre

    Francis Poulenc (1899-1963) :
    Concerto pour piano et orchestre
    Frank Braley, piano

    Jean-Philippe Rameau (1683-1764) :
    Naïs, suite d'orchestre

    Orchestre de Paris
    direction : Frans Brüggen

     


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