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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert Mozart de l'Ensemble Wien au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Chocolats de Pâques
Raimund Lissy, Rainer Honeck, Josef Niederhammer et Peter Götzel.
Dans un Théâtre des Champs-Élysées hélas beaucoup moins plein qu'un œuf – vacances de Pâques obligent –, les membres de l'Ensemble Wien, formation issue du fameux Orchestre Philharmonique de Vienne, étaient, eux, de retour à Paris, apportant comme contribution aux festivités de saison un échantillon de délectables chocolats mozartiens.
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On n'a jamais prétendu que les quatuors à cordes, danses paysannes et divertimenti soient du plus grand Mozart. Il n'empêche. Servies par la sonorité inimitable de l'Ensemble Wien, ces pièces a priori légères et de circonstance donnent le meilleur d'elles-mêmes, transmettant une authentique émotion à un public qui, pour être peu nombreux, ne s'en montre pas moins attentif et chaleureux.
La phalange viennoise a cette particularité d'être composée de deux violons, un alto et une contrebasse, en lieu et place du violoncelle. La présence à la fois douce, grave et puissante de cet instrument – que joue l'excellent Josef Niederhammer – donne à l'ensemble de la soirée une tonalité ambrée aux luxueuses chatoyances, révélant mieux l'éclat poudré des violons – Rainer Honeck, Raimund Lissy – et les nuances vieil or de l'alto – Peter Götzel, fondateur de l'ensemble.
On découvre de la sorte dans le Quatuor en sol et dans le Quatuor en ut, composés par le jeune Wolfgang lors de son voyage à Milan en 1772, derrière leur élégance désuète de petits marquis, une réflexion, une profondeur, une souffrance déjà , bien perceptibles dans les mouvements médians en mineur, respectivement Adagio et Andante. Les six Danses paysannes pour cordes K. 606, pièces brèves et simples d'aspect, très XVIIIe de par leur facture de gracieuse pastorale, sont transcendées par la précision rythmique et la science mélodique des musiciens autrichiens.
Enfin, pour le Divertimento K. 287 qui clôt le programme de ce soir, les cordes sont rejointes par les deux cors de Wolfgang Tomböck et Thomas Jöbstl. On rêverait d'entendre en France ce cor de facture viennoise joué avec tant de finesse et de passion mêlées. Composée à Salzbourg, au mois de juin 1777 pour la fête de la comtesse Antonia Lodron – la soeur du prince-archevêque Colloredo –, la partition est plus grave, curieusement, que la circonstance ne le laisserait imaginer. L'Adagio, ainsi, se signale par une partie de premier violon virtuose et sérieuse, particulièrement développée.
Un Mozart profond et sensuel, précurseur des grands concertos, se laisse entendre dans cette oeuvre qui mérite plus, comme tout le programme de ce soir, que l'attention distraite qu'on a coutume de lui accorder.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 19/04/2006 Anne-Béatrice MULLER |
| Concert Mozart de l'Ensemble Wien au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Quatuor Ă cordes en sol majeur, K. 156
Six danses pour cordes, K. 606, « Danses paysannes »
Quatuor Ă cordes en ut majeur, K. 157
Divertmento pour cordes et cordes et cors en sib majeur, K. 287
Wolfgang Tomböck, Thomas Jöbstl, cor
Ensemble Wien
Rainer Honeck, violon I
Raimund Lissy, violon II
Peter Götzel, alto
Josef Niederhammer, contrebasse | |
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