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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre National de France sous la direction de Kurt Masur, avec la participation du baryton Stephan Genz au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Mahler en demi-teinte
Pour ce dernier concert de saison au TCE, le baryton allemand Stephan Genz fait regretter l'absence de Roman Trekel dans les Lieder eines fahrenden Gesellen de Mahler, et l'interprétation de la 1re symphonie par Kurt Masur ne donne pas à l'Orchestre National tout son élan coutumier dans la musique allemande.
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Le dernier concert de la saison 2005-2006 de l'Orchestre National de France consacré à deux oeuvres fondamentales de Gustav Mahler n'aura pas répondu à toutes les attentes, même si la dimension visionnaire des Chants d'un compagnon errant et de la 1re symphonie ne laisse jamais indifférent. Roman Trekel, souffrant, ne pouvant assurer l'exécution des quatre Lieder, Stephan Genz officie valeureusement, mais sans éclat.
Il possède certes un style et une connaissance intime du caractère de ces partitions hantées par le romantisme allemand. Toutefois, sa qualité de diction et d'intonation ne parvient pas à hisser ces poèmes mis en musique par Mahler au niveau de la tragédie amoureuse que vit le Wanderer. Court en projection – Ich hab' ein glühend Messer –, pâle de timbre, en retrait par rapport au désespoir de ce voyage d'hiver – Die zwei blauen Augen –, il privilégie une forme d'intériorité sur l'expression la plus douloureuse. L'Orchestre National tisse un écrin de sonorités diaphanes et inquiétantes que l'accompagnement attentif et bienveillant de Kurt Masur met en valeur.
En seconde partie, le chef d'orchestre, familier d'un répertoire dans lequel il a su impressionner – à Leipzig ou à New York –, donne moins d'unité à une interprétation très personnelle qui semble davantage regarder vers les blocs sonores chers à Bruckner plutôt que du côté de l'esprit viennois si typique de Mahler. La construction, la gestion de l'architecture sont comme à l'accoutumée maîtrisées (premier mouvement et Finale), mais dans les parties intermédiaires la fluidité, la pulsation, semblent s'évanouir au profit d'une conception très germanique, voire appuyée qui fait que cette musique ne creuse jamais le ciel.
Très concentré, l'orchestre laisse parfois passer quelques imprécisions et décalages – les cordes – peut-être dus à une surcharge dans l'emploi du temps de cette phalange très sollicitée durant l'année. Le climax conclusif comme toujours provoque un déferlement d'applaudissements, mais ne fait pas oublier que l'esprit mahlérien a peu soufflé ce 4 juillet au TCE.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 04/07/2006 Michel LE NAOUR |
| Concert de l'Orchestre National de France sous la direction de Kurt Masur, avec la participation du baryton Stephan Genz au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Gustav Mahler (1860-1911)
Lieder eines fahrenden Gesellen (1884)
Version avec orchestre de 1896
Stephan Genz, baryton
Symphonie n° 1 en ré majeur « Titan » (1888-1896)
Orchestre National de France
direction : Kurt Masur | |
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