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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction d'Ilan Volkov à la salle Pleyel, Paris.

Volkov dirige et gagne

Ilan Volkov

Remplaçant presque au pied levé Esa-Pekka Salonen malade pour ce concert de l'Orchestre de Paris à la salle Pleyel, le jeune chef d'orchestre Ilan Volkov a bien relevé ce difficile défi dans un programme assez étrangement composé, où Berlioz faisait office de parfait test. Une belle découverte pour le public français.
 

Le 29/11/2006
Gérard MANNONI
 



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  • À 24 ans, il faut avoir les nerfs solides et une belle maîtrise du métier pour affronter un orchestre français et le public parisien à la place de l'un des rares chefs de dimension vraiment mythique du moment. Mais on le sait, bien des carrières de musiciens de toutes disciplines se sont jouées sur ce genre de paris quand ils sont gagnés. On peut donc dire qu'Ilan Volkov a marqué des points importants en sortant vainqueur de ce qui ne fut en fait pas un affrontement car, paraît-il, il avait su convaincre d'emblée les musiciens de l'orchestre et d'avance le public qui était venu quand-même. Beau succès final, à la satisfaction générale.

    Programme curieux par ailleurs avec en première partie deux oeuvres ne permettant guère de juger en profondeur d'une direction d'orchestre – on aurait aimé, s'il était venu, entendre même Salonen dans des pages plus significatives – et en deuxième partie des extraits symphoniques du Roméo et Juliette de Berlioz, superbes, certes, mais pourquoi des extraits d'une oeuvre de Berlioz alors qu'il en est tant qui ne demandent qu'à être jouées en totalité ? Mais ne boudons pas notre plaisir. Le massif Finlandia de Sibelius ne nous apprend pas grand chose ni sur le chef ni sur l'orchestre, mais un Mandarin merveilleux brillant et précis, paré des couleurs orchestrales qui peuvent le mieux le mettre en valeur, est une étape déjà plus significative.

    C'est avec Roméo et Juliette, finalement, que l'on peut se rendre compte des vraies capacités du jeune chef. L'écriture instrumentale magistrale de Berlioz y est aussi limpide que celle de Mozart, mettant en permanence tout un chacun à découvert, instrumentistes comme chef. Ilan Volkov, armé d'une gestique aussi simple que rigoureuse et claire, trouve le climat général de romantisme généreux de ces pages tout en laissant à chaque partie soliste la possibilité de s'exprimer naturellement. Une très bonne gestion de la dynamique, un choix astucieux et équilibré des tempi, des accents bien trouvés donnent une vie pleine de poésie colorée à ces beaux moments de musique.

    On admire tout particulièrement les vents, les bois surtout, magnifique exemple de la permanence de l'école française en la matière. Personne n'est épargné dans l'écriture berliozienne, pas même les contrebasses, chargées entre autres d'un acrobatique passage en pizzicati du plus bel effet !

    Décidément, à l'issue de ce concert, on se dit qu'il est toujours aussi passionnant de découvrir une génération montante de jeunes interprètes que d'honorer les divinités en place.




    Le 29/11/2006
    Gérard MANNONI

    Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction d'Ilan Volkov à la salle Pleyel, Paris.
    Jean Sibelius (1865-1957)
    Finlandia, poème symphonique

    Béla Bartók (1881-1945)
    Le Mandarin merveilleux, suite d'orchestre

    Hector Berlioz (1803-1869)
    Roméo et Juliette, extraits symphoniques

    Orchestre de Paris
    direction : Ilan Volkov

     


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