altamusica
 
       aide
















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Marek Janowski, avec la participation de la soprano Sandrine Piau Ă  la salle Pleyel, Paris.

Bruckner est son jardin

Programme un rien sinueux que celui concocté par Marek Janowski à la tête de l'Orchestre de Paris. Après un Mozart très droit et un Dutilleux d'une belle maîtrise malgré la prestation terne de Sandrine Piau, le chef allemand excelle dans une 6e symphonie de Bruckner qui montre une fois de plus son affinité avec l'univers du maître de Saint-Florian.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 17/01/2007
Yannick MILLON
 



Les 3 dernières critiques de concert

  • Bons baisers d’Eltsine

  • RĂ©gal ramiste

  • L'Étrange NoĂ«l de Mrs Cendrillon

    [ Tous les concerts ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)




  • DrĂ´les de mĂ©andres que ceux empruntĂ©s par Marek Janowski pour son premier programme avec l'Orchestre de Paris cette saison Ă  Pleyel. En mise en bouche, un dĂ©licieux Mozart pĂ©riode salzbourgeoise, la fameuse Serenata notturna et ses deux groupes de cordes que les timbales viennent rehausser de quelques ponctuations.

    Si le violon solo de Roland Daugareil mène ses troupes avec une belle conviction, le rendu sonore cotonneux des cordes, décidément bien mal servies par la nouvelle acoustique de Pleyel, déçoit autant que la rectitude rythmique anti-viennoise de Janowski dans ce répertoire délicat si bien servi par l'élégance et la souplesse des formations autrichiennes dans les ruelles et sur les places ombragées de Salzbourg l'été – et quand bien même la sérénade a vu le jour au plus froid de janvier 1776.

    Succès nettement plus probant que celui des Correspondances d'Henri Dutilleux, à qui l'Orchestre de Paris rend un hommage tout particulier cette saison à l'occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire, et belle destinée pour cette pièce créée par les Berliner et Rattle en 2003 et déjà largement reprise. Dans des textures ravéliennes, tout en lumière et en scintillements, le compositeur français prouve que l'on peut encore écrire sans heurts pour la voix, de manière presque néoclassique.

    Sandrine Piau ne se montre hélas pas vraiment à la hauteur de cette vocalité rare. En mal de diction – hors du médium et de la nuance piano, les mots disparaissent –, d'ampleur – la voix s'évanouit au moindre crescendo orchestral – mais aussi de legato – lacune récurrente – la soprano ne peut faire valoir que l'homogénéité de l'émission et la joliesse du timbre. En parfait alchimiste des sonorités, Janowski opère en revanche avec une maîtrise confondante, en sachant toujours presser une orchestration miraculeuse comme le jus d'un fruit bien mûr, gorgé de soleil.

    Un Bruckner sans brume

    En deuxième partie, le chef allemand livre de mĂ©moire une 6e symphonie de Bruckner proche de l'idĂ©al, dont les tempi plutĂ´t assis ne freinent en rien l'avancĂ©e, dont les trajectoires sont Ă©rigĂ©es avec maestria, avec aussi le juste degrĂ© d'assouplissement de la battue dans les transitions. Comme Ă  son habitude, il « dĂ©sembrume Â» Bruckner, clarifie ses contours comme sa polyphonie, en exaltant ce soir avec un maximum de prĂ©cision et de densitĂ© les jeux rythmiques des thèmes fĂ©minins et les audaces harmoniques d'une partition parmi les plus inclassables du compositeur.

    L'Orchestre de Paris paraît galvanisé par la puissance tellurique de ce geste. Et même si l'on peut regretter une légère tendance à l'emballement des décibels des cuivres, dont la largeur de la perce entraîne souvent cet écueil impossible avec les instruments de facture viennoise, l'ampleur et l'éloquence du pupitre de cors, sa finition comme celle des trombones et trompettes – qu'on cherchera en vain dans les autres phalanges parisiennes –, la netteté de l'intonation des cordes – pourtant périlleuse dans les mouvements extrêmes –, la densité des premiers violons sont d'une formation tout à fait capable de tenir la distance dans ce répertoire qui se veut en général la chasse gardée des orchestres germaniques.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 17/01/2007
    Yannick MILLON

    Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Marek Janowski, avec la participation de la soprano Sandrine Piau Ă  la salle Pleyel, Paris.
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    SĂ©rĂ©nade n° 6 en rĂ© majeur pour deux orchestres K. 239, « Serenata notturna Â» (1776)

    Henri Dutilleux (*1916)
    Correspondances, pour voix et orchestre (2003)
    Sandrine Piau, soprano

    Anton Bruckner (1824-1896)
    Symphonie n° 6 en la majeur (1881)

    Orchestre de Paris
    direction : Marek Janowski

     


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com