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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Yakov Kreizberg, avec la participation de la violoniste Julia Fischer Ă la salle Pleyel, Paris.
Interprétations sur mesure
Yakov Kreizberg
Dans le 3e concerto pour violon de Mozart, la violoniste allemande Julia Fischer donne une leçon d'authenticité avec une plénitude de moyens digne des plus grands archets. Yakov Kreizberg, à la tête de l'Orchestre de Paris, affirme de son côté une cohésion et une unité de ton dans une interprétation très construite de la 11e symphonie de Chostakovitch.
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Anniversaires obligent, rien ne semble a priori – hormis la célébration à un siècle et demi de distance de la naissance de Mozart et de Chostakovitch – rapprocher le Concerto pour violon en sol majeur de l'un, de la 11e symphonie de l'autre. Pourtant, on sait que durant toute sa vie, le compositeur soviétique fit travailler à ses élèves les oeuvres du divin Amadeus.
Avec le Russe Yakov Kreizberg – actuel chef principal de l'Orchestre Philharmonique et de l'Orchestre de chambre néerlandais, principal chef invité de l'Orchestre Symphonique de Vienne –, la jeune violoniste Julia Fischer entretient des relations musicales privilégiées puisqu'ils ont déjà enregistré ensemble trois concertos pour violon de Mozart, dont celui donné ce soir.
Le jeu de la soliste, d'un naturel et d'une simplicité sans fard, toujours allant, d'une belle facture classique, confirme la suprême élégance à laquelle est parvenue cette artiste. Les deux bis d'ailleurs – Sarabande de la 2e partita de Bach et 2e caprice de Paganini – créent un pont surprenant entre deux compositeurs que tout oppose. La musicalité de Julia Fischer est telle que le caprice de Paganini fait presque penser au Cantor de Leipzig !
Plus détendu dans la 11e symphonie de Chostakovitch, le chef, avec un Orchestre de Paris qui a beaucoup pratiqué cette musique à l'époque où son demi-frère Semyon Bychkov en était le directeur musical, narre les différents épisodes de la Révolution de 1905 avec un sens de la progression impressionnant qui met bien en valeur l'aspect épique de cette oeuvre de commande écrite quatre ans après la mort de Staline pour célébrer le quarantième anniversaire de la Révolution d'Octobre.
À l'oppression du premier mouvement répondent la puissance descriptive de l'Allegro relatant la fusillade sur la Place du Palais de Saint-Pétersbourg, la déploration de l'Adagio et l'intensité contrôlée du finale Allegro non troppo. La direction rigoureuse, sans emphase, réussit à faire de cette partition grandiose un seul et même poème symphonique à la gloire d'un événement tragique dont Kreizberg, natif de Saint-Pétersbourg, se fait l'interprète le plus sincère sans atteindre le caractère implacable que les enregistrements de Mravinski donnaient à cette fresque orchestrale.
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Salle Pleyel, Paris Le 10/01/2007 Michel LE NAOUR |
| Concert de l'Orchestre de Paris sous la direction de Yakov Kreizberg, avec la participation de la violoniste Julia Fischer Ă la salle Pleyel, Paris. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon et orchestre n° 3 en sol majeur, KV 213 (1775)
Julia Fischer, violon
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie n° 11 en sol mineur op. 103, « l'année 1905 » (1957)
Orchestre de Paris
direction : Yakov Kreizberg | |
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