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CRITIQUES DE CONCERTS 30 octobre 2024

Version de concert du Vaisseau fantĂ´me de Wagner sous la direction d'Oswald Sallaberger Ă  la salle Pleyel, Paris.

Un solide vaisseau
© Guy Vivien

Oswald Sallaberger

Occasion presque unique d'apprécier le travail de nos opéras de régions sur le grand répertoire, ce Vaisseau fantôme venu de l'Opéra de Rouen prouve que la solide tradition wagnérienne de ce théâtre est toujours bien vivace. Un véritable triomphe public pour cette interprétation solide portée par la baguette experte d'Oswald Sallaberger.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 10/02/2007
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Si l'on accuse souvent l'OpĂ©ra national de Paris de ne pas se produire assez en rĂ©gions, la situation inverse est tout aussi choquante. Rares sont les productions des autres opĂ©ras, mĂŞme nationaux, qui viennent Ă  Paris. Au Châtelet, grâce Ă  l'initiative de Jean-Pierre Brossmann, nous avions un temps pu vivre quelques expĂ©riences passionnantes au fil de son festival des rĂ©gions.

    Merci donc à Rouen d'avoir fait le voyage avec son Vaisseau fantôme, monté seulement en mise en espace, mais très significatif d'un travail musical en profondeur effectué notamment avec le chef autrichien Oswald Sallaberger. Car c'est bien l'orchestre qui est en profondeur le triomphateur de cette belle soirée, acclamée par des Parisiens frustrés de Wagner.

    Très peu de faiblesses dans cette formation solide, équilibrée, homogène, aux excellents chefs de pupitres, à la sonorité globale gratifiante aussi bien dans la puissance que dans la subtilité. On sent que le chef a su mobiliser ses musiciens dans un enthousiasme commun pour la défense d'un répertoire qui a été l'une des gloires de l'Opéra de Rouen. Et puis, Oswald Sallaberger est en terrain conquis avec cette musique, même si l'on peut s'étonner de certains de ses angles d'approches.

    Ses tempi, par exemple, sont souvent discutables. Pourquoi ce parti pris de lenteur à certains moments guère justifiables ? La Ballade de Senta n'est qu'une ballade, une chanson, en quelque sorte, et il n'est pas utile de la faire traîner en longueur en poussant la cantatrice aux limites extrêmes de son souffle, jusqu'à engendrer une justesse parfois approximative.

    De même, les interventions de Daland gagneraient à être traitées avec plus de légèreté, d'allant, car elles constituent des intermèdes presque buffa dans le contexte du drame. Mais par ailleurs, les structures sont maîtrisées, la complexité de l'écriture et des climats wagnériens dominée, le souffle de l'oeuvre traduit dans son ampleur et sa force. Du beau travail, on ne peut plus professionnel.

    Il y a aussi les chanteurs. Manon Feubel a très largement les moyens d'une belle Senta, plus italienne sans doute que germanique, ce qui n'est pas du tout une erreur ni une incongruité vue la place de l'oeuvre dans la chronologie wagnérienne. Grande voix bien conduite, expressive, la plus musicale des rôles principaux, elle garde sur toute la tessiture et sans se faire violence une égale capacité de projection et une égale souplesse. Il n'y a que ces quelques irrégularités d'intonation qui gênent parfois, mais il faut s'en prendre plus aux tempi qu'à la technique même de la chanteuse. Irréprochable Mary d'Anna Salvan qui donne une vraie présence à ce rôle très ponctuel.

    Du côté des hommes, ce ne sont pas les moyens qui manquent toujours mais plutôt la musicalité. Matthew Best a le timbre et le potentiel d'un bon Hollandais, mais il peine à arriver au bout de son air d'entrée et finit l'ouvrage presque exsangue. Le ténor Peter Bronder a lui aussi les moyens d'Erik mais donne en permanence de la voix sans y mettre vraiment d'intentions. Plus expressif est le Daland de Patrick Simper, mais lui aussi semble peu apte à varier couleurs et dynamique, même si son rôle est psychologiquement moins complexe que ceux des autres. Enfin, présence très adéquate du ténor James Owley en Pilote.

    On finit par se demander si, dans cette mise en espace de concert où les chanteurs ne voient jamais le chef car ils évoluent à l'avant-scène, donc dans son dos, ce n'est pas justement ce contact avec ne seraient-ce que son regard ou ses bras qui leur manque pour moduler davantage, bref, interpréter réellement.

    Comme toujours lorsque la musique sonne beaucoup, le public crie aussi fort qu'elle aux saluts, sans grande distinction entre les réussites diverses des uns et des autres. Tant mieux pour les artistes, et c'est finalement assez juste, car il s'agit tout de même d'un très beau travail d'ensemble où chacun s'est donné avec beaucoup de foi et d'enthousiasme.

    Malgré les restrictions que l'on se doit de faire, voilà un Vaisseau fantôme cohérent, solide, totalement crédible que l'Opéra de Rouen a réussi à nous donner et sans les terribles inadéquations de distribution dont pâtissent la plupart des opéras de Wagner un peu partout dans le monde.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 10/02/2007
    GĂ©rard MANNONI

    Version de concert du Vaisseau fantĂ´me de Wagner sous la direction d'Oswald Sallaberger Ă  la salle Pleyel, Paris.
    Richard Wagner (1813-1883)
    Der fliegende Holländer, opéra romantique en un acte (1843)
    Livret du compositeur

    Version de concert

    Hommes du Choeur de chambre de Rouen
    Choeurs et Orchestre de l'Opéra de Rouen
    direction : Oswald Sallaberger
    mise en espace : Alain Garrichot

    Avec :
    Matthew Best (le Hollandais), Manon Feubel (Senta), Patrick Simper (Danalnd), Peter Bronder (Erik), Anne Salvan (Mary), Jamers Oxley (le Pilote).

     


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