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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Der Rosenkavalier de Richard STRAUSS
Toulouse en verve chevaleresque
Katharine Goeldner campe Octavian avec toute la gouaille nécessaire alors que Brigitte Fournier ensoleille littéralement le personnage de Sophie.
Quand mise en scène, direction musicale et distribution vocale s'accordent, il ne reste plus qu'à déposer les armes aux pieds du preux chevalier en villégiature toulousaine.
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Théâtre du Capitole, Toulouse
Le 07/12/1999
Antoine Livio (1931-2001)
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Voici la troisième fois que Peter Busse met en scène le Chevalier à la Rose pour le Théâtre du Capitole. Cet ancien assistant de Karajan a été nourri de toute la tradition à la fois straussienne et viennoise. Aussi sa mise en scène nimbe-t-elle l'ouvrage d'un charme exquis qui est pour les yeux ce que le texte de Hofmannstahl est pour les oreilles, tout comme la partition fait sans cesse référence à Mozart. Ce perpétuel jeu de miroir permet à Busse de dessiner les personnages avec finesse et subtilité, tout en conservant les qualités propres des interprètes, alors que Rolf Langenfass recrée une Vienne plus vraie que nature sur la première scène toulousaine.
Toutefois, le travail qui m'a le plus impressionné est celui de Günter Neuhold qui, tout en respectant l'écriture de Richard Strauss en ses somptuosités scintillantes, réussit un travail personnel d'éclairage de la partition, avec des teintes d'or sombre comme à l'instant où le crépuscule bascule. Et l'Orchestre national du Capitole a su trouver des suavités et des élans de tendresse en parfaite harmonie avec la pensée du chef.
Ouvrage redoutable à distribuer, le Chevalier à la Rose de Toulouse bénéficiait d'un trio féminin d'une exceptionnelle cohésion, fusion des voix, d'une sensualité rare qui n'était pas sans nous rappeler certaines fières distributions de jadis (Della Casa, Jurinac, Güden ou Ludwig, Troyanos, Mathis, voire Crespin, Sarrocca, Berton). Si la Maréchale de Pamela Coburn, superbe vocalement, n'a peut-être pas tout à fait l'extrême raffinement que l'on souhaite, mais en revanche le Quinquin de Katherine Goeldner possède la distinction et la gouaille que réclame ce rôle d'adolescent fiévreux. Là encore, c'est la jeune Sophie qui fut une vraie révélation. D'abord Brigitte Fournier a l'âge du rôle. Elle en a la finesse de taille et le sourire ravageur, le tout saupoudré d'humour. Que sa voix est belle, ensoleillée et délectable ! Ajoutons l'Annina de Hanna Schaer, coquine et perverse et l'on constate que les dames ont dominé une distribution presque parfaite.
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Théâtre du Capitole, Toulouse Le 07/12/1999 Antoine Livio (1931-2001) |
| Der Rosenkavalier de Richard STRAUSS | Direction musicale : GĂĽnter Neuhold
Mise en scène : Peter Busse
DĂ©cors : Rolf Langenfass
Costumes : John Moore et Venerio Colossanti
Avec Pamela Coburn (La Maréchale), Katharine Goeldner (Octavian), Brigitte Fournier (Sophie), Hanna Schaer (Annina), Cécile Galois (Marianne), Günter Issenhardt (Baron Ochs), Robert Bork (Faninal), Jean-Paul Lautré (Valzacchi), Marc Laho (le chanteur italien), Jean-Jacques Cubaynes (le commissaire), Ivan Matiakh (l'aubergiste), Gérald Thomas (le notaire). | |
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