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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Saluons le courage et l'originalité qui consiste à donner une représentation scénique de cantates de Bach, fussent-elles profanes. Mais, pour la mener à bien, il faut une mise en scène inventive et précise (que faire des " da capo " ?) ainsi qu'une direction musicale enlevée et pétillante. Ni l'une ni l'autre n'était au rendez-vous et le spectacle, tout juste créé à l'Atelier Lyrique de Tourcoing quelques jours auparavant, se montra d'une navrante platitude.
Les costumes, superbes, de Dominique Louis, auraient davantage leur place à la cour de Frédéric II de Prusse ou de Frédéric-Auguste II de Saxe, dans une architecture de Neumann ou de Knobelsdorff. La chorégraphie de Romana Agnel et la mise en scène d'Alain Carré vont dans le même (contre) sens : l'élégance rococo, la sensualité d'un Boucher (le peintre). La solide rusticité de Bach, son humour en sabots, ses allusions grivoises n'ont pas la place dans un si noble salon.
Dans la fosse, Jean-Claude Malgoire malmène sa Grande Ecurie et la Chambre du Roy (phrasés souvent bousculés) mais n'obtient pas l'énergie, les contrastes et la fantaisie nécessaires à la réussite d'un tel programme. Soprano piquante mais peu à son aise dans ce répertoire, Marie Devellereau fait ce qu'elle peut pour sauver les apparences. Bruno Rostand, lui, ne peut faire illusion : sa voix étroite et son manque de caractère le relèguent bien vite au rang de figurant. Ce désolant spectacle de fin d'année scolaire n'ajoute rien à la gloire de Bach.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 27/05/2000 Philippe VENTURINI |
| Jean-Claude Malgoire dirige Bach au Théâtre des Champs-Elysées, Paris. | Cantates profanes BWV 212 et BWV 21 de Johann Sebastian Bach
Direction musicale : Jean Claude Malgoire
La grande Ă©curie & la Chambre du Roy
Avec Marie Devellereau (sporano), Serge Goubioud (ténor) et Laurent Naouri (baryton). | |
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