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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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Concert de rentrée de l'Orchestre de Paris sous la direction de Christoph Eschenbach, avec la participation du pianiste Lang Lang à la salle Pleyel, Paris.
Une rentrée sans enthousiasme
Les retours de vacances sont parfois difficiles. La rentrée de l'Orchestre de Paris sous la baguette de son directeur musical Christoph Eschenbach a eu lieu sans grand enthousiasme devant un public d'invités, notamment Christine Albanel, ministre de la Culture, et son prédécesseur Renaud Donnedieu de Vabres au milieu d'un parterre de mécènes.
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Est-ce le programme sans grande originalité pour une ouverture de saison ? Mardi soir, l'Orchestre de Paris n'a guère trouvé sa forme. Autant dans le 1er concerto pour piano de Beethoven que dans la 4e symphonie de Tchaïkovski, certains se sentirent pris de somnolence. Pourtant un soliste de choc, le pianiste chinois Lang Lang, star dans son pays, vedette en Allemagne mais très controversé à Paris, avait été invité.
Certes le virtuose d'une agilité fabuleuse, d'une énergie époustouflante, d'une agitation trépidante sur son tabouret au point qu'on l'avait parfois comparé au lapin Duracell, s'est un peu assagi. Il a remplacé sa fébrilité saccadée par des gestes amples, une main s'envolant du piano pour planer dans l'espace. Avec des yeux parfois mis clos, parfois foudroyants de noirceur, sa présence reste spectaculaire et même cinématographique.
On attend avec impatience le film qu'Arte a réalisé mardi soir et qui devrait être retransmis en décembre pour voir en gros plans les mimiques romantissimes du prodige asiatique. Le talent du jeune homme est indéniable. Chaque note est ciselée à la perfection, jolie comme un bonbon anglais, éblouissante, mais l'ensemble reste superficiel et d'un certain prosaïsme. Visiblement Lang Lang savoure son jeu, étirant à l'extrême le mouvement lent du concerto de Beethoven en tarabiscotant l'ornementation à outrance. On sent qu'il se fait plaisir, un plaisir qu'on aimerait tant partager.
La soirée avait commencé par une pièce rarement jouée, la Fantaisie pour piano, choeur et orchestre du même Beethoven, afin de faire entendre le Choeur (toujours d'une belle qualité) de l'Orchestre de Paris dans une oeuvre dont le thème deviendra celui de l'Hymne à la joie de la 9e symphonie. Le texte ampoulé d'un poète obscur (Christoph Kuffner) a sans doute communiqué ses mignardises fadasses au reste de la soirée et surtout à Lang-Lang. Dommage. On espère qu'un jour, avec les ans, le virtuose chinois donnera du sens, de l'intensité et de l'âme à son discours.
Imprégné d'une influence beethovénienne, élan brisé vers le bonheur, la 4e symphonie de Tchaïkovski qui suit est parfois le support de ballets. Mais, ce soir, Christoph Eschenbach et ses musiciens ne se sont guère mis sur les pointes.
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Salle Pleyel, Paris Le 12/09/2007 Nicole DUAULT |
| Concert de rentrée de l'Orchestre de Paris sous la direction de Christoph Eschenbach, avec la participation du pianiste Lang Lang à la salle Pleyel, Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Fantaisie pour piano, choeur et orchestre en ut majeur, op. 80
Choeur de l'Orchestre de Paris
direction : Didier Bouture & Geoffroy Jourdain
Concerto pour piano et orchestre n° 1 en ut majeur, op. 15
Lang Lang, piano
Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Symphonie n° 4 en fa mineur, op. 36
Orchestre de Paris
direction : Christoph Eschenbach | |
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