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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert des Wiener Philharmoniker sous la direction de Daniel Barenboïm au festival de Lucerne 2007.

Lucerne 2007 (4) :
Populaire par excellence

Dans un programme d'une grande cohérence consacré à la Hongrie et à la Roumanie, Daniel Barenboïm, après un Bartók trop sage, délivre à l'aide des Wiener Philharmoniker une seconde partie exceptionnelle, dans laquelle l'orchestre le plus populaire du monde démontre qu'il mérite sa réputation en tous les sens du terme.
 

Konzertsaal, Kultur- und Kongresszentrum, Luzern
Le 08/09/2007
Benjamin GRENARD
 



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  • Barenboïm sait qu'il dirige ce soir la phalange orchestrale la plus populaire du monde : à la fois la plus connue et célébrée, mais aussi la plus proche de l'esprit de la musique populaire, dont la large notoriété s'est acquise avec la musique straussienne dans laquelle l'esprit du folklore s'incarne à travers tout le raffinement de la science orchestrale occidentale. Il cherche donc à imposer davantage sa griffe dans la Musique pour cordes de Bartók, où la rigueur et l'austérité de l'écriture supposent un engagement plus profond.

    Coutumier du répertoire germanique, il s'essaie à redonner une épaisseur aux cordes avec beaucoup d'assise dans les graves. En résulte une image sonore souvent trop mate, le surplus de puissance des graves n'étant pas compensé par des aigus ici trop éludés. Cette matière un peu sourde n'est donc pas la plus efficace pour traduire tout l'impact d'une pièce dont l'écriture induit des timbres plus acérées.

    Il n'empêche que Barenboïm fait efficacement ressortir l'architecture de la fugue de l'Andante tranquillo initial, toujours d'une grande lisibilité dans son contrepoint. Mais en dépit d'un indéniable engagement, son Bartók reste trop sage quand il ne manque pas tout à fait sa cible. Dans les passages d'écriture raréfiée seulement, à l'image de la toute fin du mouvement liminaire et de l'Adagio, s'installe un réel climat.

    La seconde partie aura au contraire toute la force de l'évidence. Dans les Danses de Galanta comme dans la Rhapsodie roumaine, le chef israélien s'efface derrière un orchestre qu'il sait particulièrement talentueux dans un style mariant avec plus d'égalité le répertoire folklorique à la science de l'écriture orchestrale. Dans une interprétation vivante et colorée faisant la part belle aux talents individuels, chacun des solistes – exceptionnelle clarinette, flûte d'un velouté inégalable – se distingue par des timbres de toute beauté et un sens incroyable de la respiration musicale et de la liberté, peu commun en orchestre où les solos sont bien souvent enfermés dans un carcan.

    Miracle sonore

    À l'inverse, l'esprit de groupe et des individualités fortes donnent ici naissance au miracle le plus achevé, sans compter que les tutti, même dans leur puissance la plus extrême, restent d'un soyeux et d'une lisibilité extraordinaires. Jamais une formation n'aura illustré avec autant d'évidence la formule de Durckheim : « la tension juste Â».

    Versant le plus complexe, mais non le moins passionnant, les Atmosphères de Ligeti réussissent là où Bartók avait échoué, à savoir dans la véritable rencontre entre un chef et un orchestre de haute stature. Quel plaisir alors que de bénéficier d'une formation aussi exceptionnelle dans le répertoire contemporain ! Car la pièce de Ligeti, d'écriture proche de la musique spectrale, est idéalement servie ; le moindre agrégat devient un joyau et les Wiener Philharmoniker touchent au plus près la concentration sonore du compositeur hongrois.

    Fort logiquement, Barenboïm ne pouvait pour les bis que laisser la parole aux Viennois dans leur propre musique populaire avec une série de pièces de Strauss, pierre de touche finale à un concert qui aura démontré une fois de plus que l'orchestre le plus populaire de la planète ne pouvait l'être que par excellence.




    Konzertsaal, Kultur- und Kongresszentrum, Luzern
    Le 08/09/2007
    Benjamin GRENARD

    Concert des Wiener Philharmoniker sous la direction de Daniel Barenboïm au festival de Lucerne 2007.
    Béla Bartók (1881-1945)
    Musique pour cordes, percussions et célesta Sz 106 (1936)

    Zoltan Kodaly (1882-1967)
    Danses de Galanta (1933)

    György Ligeti (1923-2006)
    Atmosphères pour grand orchestre (1961)

    George Enesco (1881-1955)
    Rhapsodie roumaine en la majeur op. 11 n° 1 (1901)

    Wiener Philharmoniker
    direction : Daniel Barenboïm

     


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